samedi 25 septembre 2010

La mort d'ivan Ilicth - (bis) (livre #1)


"Ivan Ilitch voyait qu'il mourait et il était désespéré. Dans le fond de son âme, il savait bien qu'il mourait; mais non seulement il ne parvenait pas à s'habituer à cette pensée, il ne la comprenait même pas, il était incapable de la comprendre."

Je me permets le luxe d'une seconde chronique sur le même livre, le premier officiellement sur la liste de surcroît. J'ai hésité, ce projet devant déjà combler deux ans de chroniques hebdommadaires. Mais voilà, l'espace d'une lecture de cent pages à peine, la vie et la fiction ont fait un chassé-croisé étonnant.

J'ai lu ce roman écrasée par la chaleur dans le lit de mon frère - qui m'avait prêté son condo montréalais alors qu'il était en vacances - un dimanche matin où la canicule des derniers jours ayant miné mon sommeil, la fatigue m'assomait toujours. J'allongeai le bras pour prendre le livre que j'avais laissé sur la table de chevet.

J'étais sur le point de le terminer lorsque mon téléphone sonna. Une amie, qui s'excusa de me réveiller tellement ma voix traînait de fatigue. Une amie surtout qui venait d'accompagner sa mère dans la mort au cours des derniers mois. Son coup de fil me faisait sortir de ma lecture et y replonger à la fois.

Accompagner pendant des semaines quelqu'un qui est conscient de sa propre mort, qui fait tous les jours le deuil de lui-même et de sa vie. Elle sa mère; moi Ivan Ilitch. Les espoirs, les regrets, la douleur, le désir de vivre, les rechutes, le déni, les bilans, les deuils. On reconnaît un chef d'oeuvre lorsqu'il se confond avec la vie.

"Toujours la même chose: tantôt une lueur d'espérance, tantôt une tempête de désespoir, et toujours cette douleur, cette angoisse. Toujours la même chose. La solitude le tourmente; il voudrait appeler quelqu'un, mais il sait d'avance que si l'on venait ce serait encore pis."

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