jeudi 6 janvier 2011

Hommage à Oscar Wilde


Très chers amis,

Tous les jours de l'année, je commence mon journal par une pensée - qui n'est pas de moi. 2011 est consacrée notamment à Oscar Wilde, à qui je souhaite rendre hommage aujourd'hui. Cet homme peut se vanter de me rendre heureuse un peu chaque jour. C'est un rare privilège. Vous comprendrez par ces quelques mots d'esprit que l'année qui s'annonce ne sera pas ennuyante. Chacun de ces traits mérite un moment de méditation. En vrac, pour vous, en voilà quelques uns:

Dont une première pour la nouvelle année: "La fatalité veut que l’on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard. "

"Je n'ai rien à déclarer à part que je suis génial"
"S'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas."
"Dieu, en créant l’homme, a quelque peu surestimé ses capacités."
"N’importe qui peut sympathiser avec les souffrances d’un ami. Sympathiser avec ses succès exige une nature très délicate."
" Aimer, c’est se surpasser"
"Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais."
"Chaque fois qu’on produit un effet, on se donne un ennemi. Il faut rester médiocre pour être populaire."
"Tout portrait qu’on peint avec âme est un portrait non du modèle, mais de l’artiste."
"Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières."
"Les enfants commencent par aimer leurs parents ; devenus grands, ils les jugent ; quelquefois, ils leur pardonnent."
" Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder."
"L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs."
"Etre le maître de ses caprices est exquis, être leur esclave est mieux encore."
"En perdant la beauté, petite ou grande, on perd tout.La jeunesse est le seul bien qui vaille. "
" L’ambition est le dernier refuge du raté."
"On devrait toujours être légèrement improbable."
"Les questions ne sont jamais indiscrètes. Mais parfois les réponses le sont."
"Rien n’est plus dangereux que d’être trop moderne ; on risque de devenir soudain ultra démodé."

Et enfin, celle que je porte toujours en moi:
"Je ne veux pas être aimé, je veux être préféré"

Bonne année à tous mes lecteurs, fidèles ou non!

mardi 4 janvier 2011

L'étoile (17)


J'allais parler de mon étoile à moi, mais je lui consacre déjà plusieurs chroniques sur ce blog, ce qui m'amène à céder la place à André Breton (vous ne l'aviez pas vu venir, n'est-ce pas?) et son poème Arcane 17 écrit en Gaspésie, terre natale de ma mère, en 1944. Il s'y était rendu en compagnie d'une certaine Elisa Claro, sa troisième épouse en devenir. Une déclaration d'amour dans le style surréaliste.

« Dans le rêve d'Elisa, cette vieille gitane qui voulait m'embrasser et que je fuyais, mais c'était l'île Bonaventure, un des plus grands sanctuaires d'oiseaux de mer qui soient au monde. Nous en avions fait le tour le matin même, par temps couvert, sur un bateau de pêche toutes voiles dehors et nous étions plu, au départ, à l'arrangement tout fortuit, mais à la Hogarth, des flotteurs faits d'un baril jaune ou rouge, dont le fond s'ornait au pinceau de signes d'apparence cabalistique, baril surmonté d'une haute tige au sommet de laquelle flottait un drapeau noir (le rêve s'est sans doute emparé de ces engins, groupés en faisceaux irréguliers sur le pont, pour vêtir la bohémienne). »

"Il est merveilleux que ce soient les plis mêmes imprimés aux terrains par les âges qui servent de tremplin à la vie en ce qu’elle a de plus invitant: l’essor, l’approche frôlante et la dérive luxueuse des oiseaux de mer . Il y a le tremblement d’une étoile au-dessus de tout ce qui tente, et farouchement évite aussitôt le contact humain, comme les très petites filles."

samedi 1 janvier 2011

Les oranges ne sont pas les seuls fruits, Jeanette Winterson (livre # 15)


"She had never heard of mixed feelings. There were friends and there were enemies."

Quel titre pour un livre qui se lit dans le temps des fêtes!! Les oranges, fruit traditionnel de Noël dans la grande famille de ma mère. L'exotisme au coeur de la campagne québécoise. De la couleur dans l'infinie blancheur. De mentionner Noël me fait penser au politiquement correct qui s'attaque aux fêtes religieuses et traditionnelles comme une maladie auto-immune. Parce qu'à ma connaissance, personne ne s'est jamais plaint d'être offensé par un sapin à guirlandes. Une collègue m'a récemment affirmé qu'elle souhaitait désormais un "Joyeux décembre"!! aux gens... Eh bien!

Justement, ces oranges qui ne sont pas les seuls fruits aborde une question - je ne dirais pas politiquement incorrecte dans la société où il a été publié en 1985 - mais dépeint certainement une situation qui ébranle l'environnement dans lequel il se déroule : une jeune adolescente destinée depuis son adoption par sa mère dévote à consacrer sa vie comme missionnaire tombe amoureuse d'une co-religionnaire. On imagine l'incompatibilité entre les projets de vie.

Si l'histoire de cette jeune fille excentrique choque l'univers rigide dans lequel elle évolue, ce n'est probablement pas le cas de son lectorat moyen. Les chapitres rappellent l'ancien testament :la genèse, Josué, Ruth... On comprendra que si les personnages sont de puritains chrétiens fondamentalistes de l'Angleterre industrielle, ce n'est pas le cas du lecteur. (Vous me prenez ici en flagrant délit de snobisme culturel). Après tout, BBC en a fait une série télévisée et ce roman est au programme des lycéens britanniques... Alors peut-être suis-je inutilement défaitiste.

Je vous laisserai donc, en ce début de nouvelle année, sur une réflexion sur l'amour romantique.

"There are many forms of love and affection, some people can spend their whole lives together without knowing each other’s names. Naming is a difficult and time-consuming process; it concerns essences, and it means power. But on wild nights who can call you home? Only the one who knows your name. Romantic love has been diluted into paperback form and has sold thousands and millions of copies. Somewhere it is still in the original, written on tablets of stone."