jeudi 30 décembre 2010

L'heure des bilan


Très chers amis lecteurs,

En cette fin d'année, l'heure des bilans sonne. Nous en sommes à quelques 145 chroniques de publiées. Plus de 300 visites par mois d'un peu partout dans le monde, en grande majorité du Canada, mais aussi des États-Unis et de la France (plus de 100 pages lues dans chaque cas au cours des derniers mois), Malte, l'Inde, le Sénégal, le Vietnam et d'autres lieux exotiques.

Le message qui m'a attiré le plus grand lectorat, je ne m'en surprends pas, est la chronique intitulée "érotisme mystique". Dieu et le sexe dans un même titre, c'est vite incontournable sur les moteurs de recherche!!! Je ne suis pas certaine de ce que les internautes dans leur quête en ont pensé lorsqu'ils sont tombés sur Sainte-Thérèse... parce que les commentaires n'ont pas été aussi nombreux.

Les autres chroniques les plus lues sont "Dominik Sokolowski" à égalité avec "l'extase selon Victor Hugo" (un texte sur l'ennui!!), la mort d'Ivan Illich (livre #1) et la Saison estivale d'extase et tourment. (J'ai l'impression que le mot "extase" est également générateur de traffic sur mon site).

La prochaine année vous réserve le retour de certaines séries, comme la série estivale sur l'art, mais cette fois-ci seulement une fois par semaine, et un nouveau concept, le "no comment" qui viendra remplacer les chroniques du mardi sur le thème du tarot.

Une excellente année 2011 à tous mes lecteurs!!!

mardi 28 décembre 2010

La maison de Dieu (16)


Une tour de Babel qui s'effondre. Je me souviens petite, j'avais entendu une de mes tantes parler de son fils pourtant talentueux qui venait d'échouer un semestre au collège en disant qu'il venait de connaître son "Waterloo". J'ai probablement compris plus tard, dans un cours, d'histoire, de quoi il était question. Et plus tard encore, au hasard d'un voyage que ce fameux "Waterloo" se trouvait en Belgique (un moment de distraction dans le dit-cours d'histoire expliquerait sûrement la conviction que j'avais que cette bataille avait eu lieu en Angleterre).

Fascination que nous nourrissons tous pour les échecs grandioses : le Titanic, Napoléon, la tour de Babel...

Une tour pour atteindre le ciel. La prétention de l'Homme qui cherhce à s'approcher de Dieu. Au fond de chacun de nous se trouve cette aspiration à se dépasser, à se mesurer à plus grand que soi. Mais aussi, assez de mesquinerie pour ressentir une inavouable satisfaction devant l'échec d'autrui.

L'effondrement d'une autre tour, celles du World Trade Centre en 2001 n'avait-il pas provoquer dans certains coins du monde, son lot de manifestations de joie. Deux petits avions qui touchaient le géant en plein coeur. David contre Goliath.

samedi 25 décembre 2010

Le petit prince, St-Exupery (livre # 14)



Joyeux Noel à tous mes lecteurs!!! Quoi de mieux qu'un conte pour enfant pour souligner cette journée.

"Lorsque j'avais 6 ans j'ai vu, une fois, une image magnifique, dans un livre sur la forêt vierge qui s'appelait Histoires vécues."

Le premier roman de ma vie. J'avais 6 ans. J'étais hospitalisée pour une opération mineure. Je l'ai reçu en cadeau de ma voisine, Madame Saint-Pierre, une dame qui m'a toujours semblée agêe. Elle habitait au-dessus de chez nous avec ses quatre grands fils dans le quartier pas particulièrement riche de mon enfance. Elle avait fait ses beaux-arts, venait d'un milieu que j'imagine assez aisée puisque les femmes de sa génération ne faisaient pas d'études - si ce n'était pour devenir infirmière ou enseignante - et aussi d'une époque où une famille abandonnée par le père connaissait vite la ruine.

Son fils cadet - une jeune homme dans la vingtaine - était mort l'année précédente, dans un accident de moto qui n'en était probablement pas un. Un de ses frères était venu nous l'annoncer à l'heure du souper. Je comprenais qu'il s'agissait d'une mauvaise nouvelle, mais à ce jour, je me souviens surtout de la douceur, du calme qui régnait. Peut-être parce que mon frère et moi étions dans la salle.

Quelques mois après mon opération, ma mère a trouvé une maison dans un autre quartier. Tous les ans, elles ont continué à se téléphoner pour leurs anniversaires. ----

Le petit prince, c'est aussi une des pièces de théâtre du quartier dans lesquelles j'ai joué avec ma mère. Elle était costumière. Elle avait toujours les rôles de méchante et moi les rôles muets. Il me semble qu'elle faisait le serpent, et moi une rose parmi les roses. J'avais 7 ans.

"Je me croyais riche d'une fleur unique, et je ne possède qu'une rose ordinaire."

jeudi 23 décembre 2010

Les phases du deuil I - le Choc, le déni


Semaine du 12 au 19 décembre - Je pensais vous raconter les retrouvailles avec ma fille après une séparation de six semaines, sa course à travers la maison pour aller chercher un album quand sa famille d'accueil lui a demandé d'embrasser sa mère et le bec baveux qu'elle a donné à ma photo! Mais voilà, cette phase de transition que je souhaitais douce et longue me plonge au coeur du deuil. Je me suis préparée tant bien que mal à celui que vivra ma fille, mais c'est celui de la famille d'accueil que j'observe présentement.

Le choc, ou le déni, est "cette courte phase du deuil qui survient lorsqu'on apprend la perte. C'est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. C'est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe."

Le choc s'explique probablement par ma décision de revenir au Honduras avant la date du jugement. La famille se s'attendait pas à me revoir si vite et comme légalement, je pourrais réclamer la garde permanente de la petite dès maintenant, cette situation n'est pas sans créer une certaine inquiétude. La perte se profile à l'horizon, mais sans échéance identifiable.

Chaque jour, je suis invitée à rester plus longtemps avec la famille d'accueil. Ils veulent m'enseigner l'espagnol et s'informent régulièrement de plans pour mon séjour. Tout en subtilité, ils me parlent de baptême catholique, du changement de nom de la petite, de l'apprentissage du français... De toutes leurs forces, ils essaient de me cacher leur résistance devant ces changements inévitables, mais quelque chose dans leur regard les trahit.

Pour l'instant, je surfe dans la situation, évitant les sensibilités tout en maintenant le cap sur mes décisions sans les imposer pour le moment.

Je ne peux qu'appréhender la prochaine phase - celle de la colère...

mardi 21 décembre 2010

Le diable (15)


Enfin! On s'éloigne diamétralement de la tempérance qui précédait le Diable et ses influences maléfiques... Carte de tous les excès! Certainement celle de l'extase et des tourments. Et pourtant, je me sens peu d'intérêt et d'affinité avec cette figure.

En plus, par les temps qui courent, il me semble que c'est une figure un peu désuète. Qui en effet se préoccupe du diable de nos jours? On ne le craint plus. On ne le prend même pas au sérieux. Bouc émissaire des biens pensants tout au plus, il est comme le dernier de classe un peu insignifiant qui joue avec ses petites autos pendant les cours et qui se prend toutes les remontrances de la maîtresse d'école. Un pauvre diable, comme on dit justement!

Ou encore, un bon diable, s'agiter comme un beau diable, tirer le diable par la queue, aller au diable, ça ne vaut pas diable, se donner un mal du diable... C'est dire le crédit qu'on lui accorde. De quoi avoir pitié!

Dans les pays scandinaves, contrairement à nos contrées catholiques, il est beaucoup plus tabou de parler du mal que du bien. Il est offensant de parler du diable justement. "Ajorte"

J'ai fait la connaissance d'un inuit au Groenland qui portait ce surnom (En faisant des recherches, je suis tombée sur un autre blog où il est question de lui http://berclo.net/page04/04fr-greenland-4.html). J'ai rencontré le Diable! Un ex-opioman qui s'est converti en travailleur social après l'overdose de sa compagne de longue date. Kristian de son vrai nom!! Dieu et Diable qui cohabitent dans une même personne....

samedi 18 décembre 2010

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee (livre # 13)


"Tous les ans, à Noël, il criait à travers la rue à Mme Atkinson de venir l'épouser. Et Mme Atkinson répondait: - criez plus fort, Jack, que l'on vous entende jusqu'à la poste. Quant à moi, je n'ai tourjours rien saisi."

"La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est précisément la conscience."

Ah! La traduction! J'en étais à douter de lire le bon livre jusqu'à ce que mes recherches me confirment que le livre que je tenais dans mes mains "Alouette, je te plumerai", n'était en fait qu'une traduction plus ancienne (bienque de la même traductrice) de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur". Qui existe également sous le titre de "Quand meurt le rossignol". L'original s'intitule en anglais "to kill a mockingbird".

Et ne parlons pas du cinéma qui l'a adapté dans les années 1960 comme Du silence et des ombres! Rien à voir!

Je ne lis peut-être pas beaucoup de romans étrangers, mais rarement il m'a été donné de voir une oeuvre porter trois titres différents...

Décidémment, ce livre aura été celui de toutes les confusions. J'ai dû consulter une bibliothécaire parce que je ne pouvais trouver en rayons ce roman de Lee Harper. Elle corrigea mon erreur en m'indiquant qu'Harper était son prénom et pas son nom de famille. (La confusion vient certainement du fait que cet exercise de lecture auquel je m'astreins est en relation avec un de mes voisins qui porte ce nom).

Sans compter que, armée de mes préjugés, je croyais que l'auteur était un homme. L'habitude j'imagine. Mais j'apprends qu'Harper est un prénom de femmes!! On m'en dira tant!

"Il se présente au moins une fois dans la vie de chaque avocat un cas qui le concerne personellement."

jeudi 16 décembre 2010

En attendant Stella ...


Novembre - Malgré le lot d'épreuves administratives, les semaines qui suivirent mon retour du Honduras furent certainement moins pénibles que la dernière année. Il y eut évidemment l'inspection de la maison (qui selon la travailleuse sociale vise en fait à confirmer de visu que la mère prétendante n'est pas enceinte!). Puis les remises en question du ministère qui, après avoir étudié pendant 3 mois mon dossier l'hiver dernier et l'avoir approuvé, s'inquiète maintenant d'une série de choses, notamment que je parvienne à effectuer la transition linguistique d'un enfant de deux ans alors que je ne connais que quelques mots d'espagnol. Je me retrouve une fois de plus au téléphone à justifier mes stratégies pour appuyer la petite avec son histoire, son adaptation...

Il y eut mes tentatives peu fructueuses de simplifier les procédures entourant le retour et qui prévoient que j'obtienne la citoyenneté de la section immigration de l'ambassade du Canada au Guatemala et le passeport canadien de la section consulaire de l'ambassade au Costa Rica... Nul besoin de préciser que je ne nourris nullement l'ambition de faire de ma fille une globe-trotter dès ses premières semaines avec moi. Elle aura largement le temps de goûter au style de vie nomade de sa mère.

Il y eut l'incontournable et tellement délicate question financière... Les paiements s'accélérant à rythme imprévu. Je retiens de tous mes séminaires sur l'adoption que l'argent est un sujet tabou, surtout lorsqu'il se rapporte à la parentalité. Je soupçonne pour ma part que ce malaise soit lié au fait que l'aspect monétaire rappelle douloureusement aux couples infertiles le deuil de l'enfant biologique. Les sommes astronomiques qui semblent être investies donnent aussi parfois l'impression qu'il s'agit de l'achat d'un enfant. Pourtant, c'est l'addition de toutes les démarches à 100$(certificats de police, médical, évaluation psychologique, formation pré-adoption), puis les coûts de l'avocate, de l'agence, de l'inspection, les billets d'avion, l'hôtel, les visa, les passeports, l'immigration... qui finissent par avoir raison du portefeuille.

Six semaines pour tout mettre en ordre et repartir l'esprit tranquille. Il semble que je me calme à mesure que le grand jour du départ approche... Je suis prête. Et vivement le premier jour du reste de ma vie!

mardi 14 décembre 2010

La tempérance (14)


"L'abstinence totale est plus facile que la parfaite modération" (Saint-Augustin)

A quoi répond Robert Benayoun "l'abstinence est une bonne chose pourvu qu'on la pratique avec modération"!

Pour un blog dédié à l'extase et aux tourments, quel revirement!

La modération, voilà ce que ma mère, dans sa sagesse, s'est acharnée à prêcher devant mes peines accablantes et mes joies explosives. Les émotions fortes effraient ceux qui ont le tempérament tempéré, je l'ai compris tôt.

Il m'a été profitable à plusieurs égard de naître d'une mère qui m'était si différente. Elle admirait chez moi des forces qu'elle n'avait pas. Elle avait des complexes qu'elle ne me transmit pas. Bref, il y a espoir, on n'hérite pas seulement des névroses de nos mères (voir chronique "de la paternité" en octobre).

La tempérance donc, comme la croix qui ornait le haut d'un mur de la cuisine chez ma grand-mère et ma tante Laurence. Ma mère m'avait expliqué qu'elle indiquait une maison où on ne consommait pas d'alcool. Un extrémisme, quant à moi, auquel ma famille, au sens le plus large, ne s'est jamais adonné. J'ai, de toutes les familles au monde, la plus modérée, tissée de gros bon sens, de discrétion et de mesure(c'est du côté maternel, on s'entend).

J'ai aussi et heureusement un héritage paternel pour équilibrer toute cette sagesse.

samedi 11 décembre 2010

Maus, Art Spiegleman (livre # 12)

"Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, rescapé juif des camps nazis, et de son fils, auteur de bandes dessinées, qui cherche un terrain de réconciliation avec son père."


Auschwitz - une visite qui ne peut laisser indifférente. Lors d'un court voyage d'affaires à Varsovie, il me fallait choisir pour ma seule journée libre entre Cracovie dont on disait beaucoup de bien et les camps de concentration. C'était en février. La désolation était complète. Le gris plus gris. Le froid plus froid.

Il ne reste plus que les baraques pour témoigner de l'Histoire. Et pourtant, l'endroit dégage toujours quelque chose de grave. Peut-être le fait de savoir donne-t-il au regard une autre dimension.
Certains camps ont été transformés en musées, avec des explications, des informations sur son fonctionnement, des détails historiques, des hommages aux victimes. D'autres au contraire sont demeurés intacts. Ils ne sont que déserts. Comme s'ils avaient été évacués la veille. On côtoie l'histoire avec 60 ans de retard.

Je me souviens d'un incident dans les années 90. Je voyageais en Angleterre où on célébrait le 50 ième anniversaire de la Libération. Je discutais dans une auberge de jeunesse avec une co-chambreuse allemande, et je lui avais demandé, sans penser plus qu'il ne faut à ma question, comment l'Allemagne célèbrait la fin de la guerre. Ce sur quoi elle me fit remarquer, bien à propos, qu'ils l'avaient pedue!

Ma question ne venait pas de mon ignorance puisque je n'étais pas sans savoir que l'Allemagne avait perdu la guerre, mais plutôt de cette impression solidement nourrie par l'approche historique manichéenne véhiculée dans les livres, le cinéma, l'école... La libération - c'était la victoire du bien contre le mal. Et les forces du mal avaient été anéanties avec Hitler. Donc personne n'avait de ce fait perdue la guerre!! Nous étions tous libérés...

Il est fascinant de constater comment un esprit, même minimalement éduqué, se laisse facilement pièger par des raisonnements fort tendencieux...

jeudi 9 décembre 2010

Quand Eugénie rencontre Stella...


Est venu ensuite le moment de la Rencontre... Dans un local des services sociaux rempli de sacs de vidange noirs pleins de vêtements et de jouets usagés qui font lieu de décor à mes premières photos d'elle. Nous sommes à l'étroit entre le bureau, où est assise une travailleuse sociale plongée dans ses documents et apparemment indifférente à la scène, et deux petites chaises en métal inconfortables. Je suis par terre. Elle sur les genoux de Martha.

Je suis une étrangère dans un lieu étranger. Armée de trois mots pour tout appât, je suis impuissante dans mon opération de charme. Pourtant, après un moment, elle fait un acte de foi incommensurable : d'un regard, elle me signifie qu'elle me donne une chance.

Les rencontres sont source d'inspiration. Dans le silence de la mer, un amour naît sans que jamais ne soit prononcée une parole entre les deux protagonistes appartenant à des camps ennemis. Dans Harold et Maude, deux univers diamétralement opposés entrent en contact...

La rencontre. Le moment fondateur d'une relation, celui qui donne le ton. En faisant des recherches sur la question, je suis surtout tombée sur des sites de "rencontre", des rencontres littéraires, sportives, au sommet... mais très peu sur la Rencontre décisive entre deux êtres humains qui unit leur destin de façon à ce que l'indifférence entre ces deux êtres soit désormais exclue.

"Une rencontre, c’est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après." (L'évangile selon Pilate)`

"A chaque rencontre, une nouvelle histoire s'écrit. C'est là que réside le plus étonnant mystère de l'aventure humaine." (La force de guérir Odile Jacob)

mardi 7 décembre 2010

La mort (13)


C'est la carte sans nom qui porte le numéro 13. Elle représente la mort, mais n'en porte pas le titre car on ne peut la nommer. Si elle revient souvent dans les films pour annoncer la fin tragique d'un personnage, sa signification divinatoire réelle n'est en rien aussi tragique.

Elle annonce un changement de vie déjà accompli et la renaissance - le début d'une relation, d'une carrière, d'une vie nouvelle. C'est en fait la mort de ce que l'on était avant - comme l'enterrement de la vie de garçon - un rite de passage.

Comme si l'homme de tout temps avait reconnu l'inconfort qui accompagne les transitions - le rite de passage marque le courage nécéssaire pour traverser cette inévitable transformation en même temps qu'il confirme l'appartenance à un nouveau groupe.

J'adorais dans ma petite enfance, l'histoire du vilain petit canard. Il me semble avoir repenser à ce conte tout au long de l'adolescence - qui est en soi une étape de transition avec ses difficultés. "Growing pain" disent fort à-propos les Anglos!

"Il n'y a aucune importance à être né parmi les canards si on a été couvé dans un oeuf de cygne! Il ne regrettait pas le temps des misères et des épreuves puisqu'elles devaient le conduire vers un tel bonheur!"

samedi 4 décembre 2010

Les Watson, Jane Austen (livre # 11)


Ah! Jane Austen. Je suis une fan et pourtant je n'en ai jamais lu. Dans mon cinéma de quartier, qui semble sortie d'une autre époque, j'ai eu ma saison Jane Austen.

Il y a eu "Emma" - une jeune femme d'une petite ville de l'Angleterre du XIXe siècle qui cherche un mari pour sa meilleure amie, mais qui a plus de succès pour elle-même que pour sa protégée.

Il y a eu "Orgueil et Préjugés" avec le fameux Mark Darcy (pour les amateurs de Bridget Jones parmi vous - vous apprécierez le clin d'oeil). Une jeune femme, toujours, libérale et de caractère indépendant, prise entre deux soupirants fort différents.

Il y a eu "Raison et Sentiments". Une famille bourgeoise mis à mal par le décès du père, est recueilli par un membre de la famille. Les nombreuses soeurs connaissent des aventures amoureuses avec les nobles et les moins nobles de la région.

Jane Austen, c'est le sentimentalisme sans vergogne. C'est du pur Harlequin pour la bourgeoisie britannique, avec tout le pathétique de l'opéra, mais une réserve anglaise et une fin heureuse. C'est le romantisme féminin poussé dans ses retranchements. Mais avec une pointe d'ironie.

Jane Austen est restée plutôt secrète de son vivant. Proche de sa famille, elle rencontre à 20 ans, dans un bal, le neveu d'un voisin. Mais le mariage est impossible pour des raisons de fortune. Elle meurt à 41 ans, célibataire... Ironie du sort!

jeudi 2 décembre 2010

Et un morceau de robot!


(25-26 octobre) Je vous ai épargné jusqu'à présent la première année de démarches administratives obligatoires pour qui choisi le chemin tortueux et non sans embûches de l'adoption. Avant la grande rencontre, il me fallait encore rencontrer pendant deux heures une psychologue, puis une travailleuse sociale. J'ai également dû me soumettre à une batterie de tests psychométriques, dont le Minessota Personnality Inventory Test, composé de 600 questions en anglais auxquelles il faut répondre par vrai ou faux. Pour vous en donner un aperçu, voici une cinquantaine de questions que j'ai pu retrouver sur internet. Il faut s'imaginer l'étourdissement au bout de 600 questions du genre...

1 - J’entends apparemment aussi bien que la plupart des gens
2 - J’ai peur de me trouver seul dans un grand endroit désert
3- Je me sens souvent très fatigué
4 - Ma mémoire semble bonne
5 - J’ai certainement eu plus que ma part d’ennuis
6 - Mes parents ont souvent critiqué mes fréquentations
7 - Je suis aussi capable de travailler que par le passé
8 - Il m’est arrivé de rencontrer des problèmes aux solutions si multiples que j’ai été incapable d’y réfléchir sérieusement
9 - Je me suis souvent senti coupable parce que j’avais prétendu que j’étais beaucoup plus chagriné par quelque chose que je ne l’étais en réalité
10 - J’éprouve parfois l’envie de me battre avec quelqu’un
11 - Il m’est arrivé souvent d’avoir des échecs parce que je ne pouvais me décider assez vite
12 - Mon comportement dépend, dans une marge mesure, des habitudes de mon entourage
13 - Je taquine parfois mes animaux
14 - Si on m’en donnait l’occasion, je serais certainement un bon meneur de foule
15 - Plusieurs fois par semaine, j’ai des brûlures d’estomac
16 - Autant que possible, j’évite de me trouver dans un foule
17 - Souvent, je remarque que mes mains tremblent quand j’essaie de faire quelque chose
18 - Je préfère un travail qui demande une grande attention à un travail qui me permette d’être négligent
19 - Je suis très violemment attiré par les personnes de mon sexe
20 - J’adorais l’agitation pendant mon enfance
21 - Je n’ai pas vécu une vie parfaitement droite
22 - Par instants, je suis possédé par des esprits
23 - L’avenir est trop incertain pour que l’on puisse faire des projets sérieux
24 - Je supporte aussi bien la douleur que les autres
25 - Je crois que j’aimerais beaucoup le travail de bibliothécaire
26 - Je rêvasse très peu
27 - Je n’appréhende pas de voir un docteur quand je suis malade ou accidenté
28 - Je n’ai jamais eu de paralysie faciale
29 - Je n’ai jamais eu d’éruption cutanée qui m’ait ennuyé
30 - J’ai des cauchemars presque toutes les nuits
31 - J’ai la conviction qu’on ne devrait pas boire des boissons alcoolisées
32 - Si plusieurs personnes se trouvent dans un mauvais cas, ce qu’elles ont de mieux à faire est de se mettre d’accord sur une histoire et de s’y tenir
33 - Une personne ne devrait pas être punie pour avoir violé une loi qu’elle juge déraisonnable
34 - Je refuse de participer à certains jeux parce que je n’y suis pas fort
35 - La plupart du temps, j’ai le sentiment d’avoir fait quelque chose de mal ou de travers
36 - Parfois, je suis si excité qu’il m’est difficile de m’endormir
37 - Je n’ai pas très peur des serpents
38 - Je recule devant les difficultés ou les crises
39 - J’aime ou j’ai aimé la pêche
40 - Il me semble fréquemment avoir comme un poids dans la tête ou dans le nez
41 - Je pense que je suis plus sensible et je crois que je ressens les choses plus profondément que les autres
42 - J’ai très peu de maux de tête
43 - Je ressens rarement des bourdonnements ou des tintements d’oreilles
44 - Mon sommeil est agité et troublé
45 - Je rêve très rarement
46 - Il y a eu des moments où j’ai eu une très grande envie de quitter ma maison
47 - J’ai eu des déceptions amoureuses
48 - Quand je me sens très heureux ou très actif, quelqu’un qui est démoralisé ou triste gâchera tout
49 - J’aime lire les éditoriaux des journaux
50 - La plupart de mes rêves ont trait à des questions sexuelles