mardi 31 août 2010

La dernière Cène - Vinci


Pour avoir vécu trois ans à Milan en pleine vague de popularité du roman le Code da Vinci, je ne pouvais ni ignorer ni rester indifférente à cette oeuvre à qui l'auteur attribue des significations révolutionnaires pour l'église chrétienne - prétendant entre autre que st-jean était en fait Marie Madeleine, la compagne du Christ.

En raison de la forte popularité de l'oeuvre, une réservation était nécéssaire des semaines à l'avance pour admirer la dernière Cène (1495-1498) de Leonardo da Vinci. Il s'agit d'une fresque qui orne le haut d'un mur de Santa Maria delle Grazie à Milan. Elle se trouvait dans le réfectoire - comme son thème pourrait le laisser deviner.

En effet, le Christ célèbre Pâques avec ses disciples, à la veille de sa crucifixion. On y voit Judas à gauche tenir le sac d'argent qui rémunère sa trahison.

L'oeuvre est connue pour l'intensité des expressions des personnages. Le Christ, au centre, reste impassible alors qu'autour de lui ses paroles ont provoqué colère, stupeur, tristesse.

Plusieurs facteurs ont contribué à son piètre état actuel, notamment des expérimentations techniques malheureuses de Vinci qui a utilisé un médium inadéquat. Puis l'Histoire y a mis du sien. Napoléon avait transformé l'endroit en écurie. Les bombardements ne l'ont pas épargné pendant la deuxième guerre mondiale.

samedi 28 août 2010

Don Quichotte - Picasso et Daumier



Don Quichotte est le personnage emblématique de mon père. Il m'en parle depuis toujours. Je ne l'ai pourtant jamais lu. Mais je ne peux rester indifférente à ses représentations en art.

Mes préférées sont celles de Daumier, un caricaturiste français trop peu connu et apprécié selon moi. Le musée des beaux-arts d'Ottawa en possède une très belle toile. Ce Don Quichotte (1868)quant à lui se trouve à Munich, à la Neue Pinakothek où je passerais des heures pour le plaisir de m'y promener.

Le second, beaucoup plus populaire, est celui de picasso.

Mais par-dessus tout c'est l'idée de personnage lui-même qui me plaît. Un rêveur idéaliste, justicier à ses heures, amoureux de sa Dulcinée. De quoi inspirer poètes et peintres de toutes les époques. Richard Strauss, Massenet, Ravel et Brel l'ont mis en musique. Orson Welles l'a mis à l'écran. Dali et gustave Doré l'ont aussi mis en image.

jeudi 26 août 2010

Davith contre Goliath - Caravage


Le préféré de mes Caravage est probablement David avec la tête de Goliath (1610) (il me semble avoir dit la même chose du St-Jérome le mois dernier!). Dans une salle de la Galeria Borghese comprenant six des douze Caravage faisant partie à l'origine de la collection du cardinal, celle-ci nous rappelle l'exil du peintre.

Le cardinal avait une affection toute spéciale pour ce peintre - qui en retour essayait d'obtenir une grâce papale en offrant des toiles à son neveu le cardinal (d'où l'origine du mot "népotisme" - du mot neveu ou "nipote" en italien).

Le Caravage avait dû fuire Rome où sa tête avait été mise à prix pour avoir tué un homme lors d'une bataille. Il quitta pour Naples, la Sicile et Malte.

Cette toile est une forme de repentir. Il a peint son portrait dans la tête tranchée de Goliath. La grâce lui fût accordée, mais le peintre mourut sur le chemin du retour.

mardi 24 août 2010

La fille à la boucle de perle - Vermeer


Ah! La lumière de Vermeer! Je ne sais plus exactement la première fois que je suis tombée sous le charme. Selon mes fantaisies, c'était à Prague au début de la vingtaine - mais la chose me semble impossible car je ne crois pas qu'aucune des quelque 37 toiles de l'artiste ne s'y trouvent. Ce sera donc probablement à Amsterdam - avant de tomber dans la source à New York! C'est que les spécialistes de l'art le laissèrent tomber dans l'oubli pendant près de deux cents ans, laissant les riches Américains acquérir ses oeuvres - notamment Henry Clay Frick qui expose maintenant sa sublime collection dans sa résidence. Un musée intime et magnifique! Il possède à lui seul trois Vermeer.

Il y a eu aussi le film La jeune fille à la perle (1665) pour nourrir ce penchant chez moi. Ce tableau est probablement le plus beau, mais je ne l'ai jamais vu en personne faute d'avoir fait le détour par La Haye.

J'ai chez moi une reproduction de La jeune femme avec une jarre d'eau, dont l'original se trouve à New York - au Metropolitain Museum of Art.

samedi 21 août 2010

Number 30 -Pollock


J'avais à peine 7-8 ans quand j'ai vu pour la première fois une toile qui se voulait post-moderne et j'avoue n'avoir pas été impressionnée. Ce n'était l'oeuvre que d'un amateur, mais je ne crois pas que j'aurais à l'époque réussi à apprécier quoique ce soit dans ce genre, malgré les efforts indéniables de ma mère pour me convaincre de l'esthétisme potentiel de cette croute devant moi.

Je ne sais pas comment la conversion s'est effectuée, mais j'en suis venue à cohabiter sereinement avec l'expression brute de l'émotion - je la préfère même à la peinture figurative qui ne me plaît plus que dans les musées.

Un énorme Pollock (une reproduction, il ne faut pas rêver!), orne mon mur du salon. Number 30 ou Rythme d'automne (1950).

Pollock, un autre artiste légendaire, à fleur de peau, alcoolique, mort relativement jeune (à l'âge de 44 ans). Rien à voir avec les moines du trecento italien qui peignaient paisiblement leur retables dans les monastères... La sérénité a fuit l'art.

jeudi 19 août 2010

L'âge mûr -Camille Claudel


Deuxième femme artiste dont je parle dans ce blog. Je ne pensais pas pouvoir en faire autant! J'ai découvert Claudel à 14 ans, en allant visiter le musée Rodin à Paris. Etrangement, les sculptures qui me bouleversaient le plus étaient les siennes. Je suis sensible au tragique et son oeuvre en transpire abondamment.

Même Rodin, pour lequel j'ai longtemps nourri une certaine inimitié du fait de son rôle douteux à mes yeux dans la vie de l'artiste, reconnaît son talent. "Je lui ai montré à trouvé de l'or, mais l'or qu'elle trouve est bien à elle".

Elle est internée à 40 ans et ne mourra qu'à 79 ans dans un asile où elle aura passé la moitié de sa vie. Elle fut même inhumée dans une fosse commune!

Elle sculpta l'âge mûr en 1898 lorsqu'elle quitta Rodin qui ne voulait pas laisser sa femme. Séparation dont elle ne se remettra jamais... Quelle lettre de rupture tout de même!

mardi 17 août 2010

La lutte avec l'ange - Delacroix


J'ai déjà mentionné cette fresque dans le cadre de ce blog. Cette oeuvre revient dans ma vie de plusieurs façons.

J'ai d'abord découvert Delacroix lors de mon premier voyage en France à 14 ans parce que sa toile "La liberté guidant le peuple" se trouvait sur les billets de 100 francs - puis je suis allée l'admirer au Louvre. C'était LA toile que je voulais y voir à l'époque.

Puis à l'adolescence mon père s'était procuré un grand livre consacré à l'oeuvre de l'artiste, qui était devenu un de mes préférés.

Finalement, des années plus tard je suis tombée sur un article dans La Presse où l'on parlait d'un essai d'un journaliste français, Jean-Paul Kauffman. Il avait été fait otage au Liban et depuis il s'intéressait à des sujets plus épicuriens comme le vin et l'art. Il consacrait ce livre à une fresque de Delacroix situé dans l'Eglise Saint-Sulpice à Paris. "La lutte avec l'ange".

Depuis, cette église est un point de pélerinage obligé de mes séjours parisiens.

samedi 14 août 2010

La clé des champs - Magritte


De toute l'oeuvre de Magritte, la toile qui a le plus retenu mon attention fut "La clé des champs" (1933) qui se trouve au musée Thyssen-Bornemisza à Madrid. Ce n'est pas le plus connu. J'aurais aimé m'en acheter une reproduction - je n'en ai jamais trouvée.

C'est le sentiment de liberté, de fuite, qui m'a attiré. Etrangement, lorsque j'ai fait une recherche sur l'oeuvre, je suis tombée sur le site internet d'un groupe d'entraide pour les troubles anxieux à Montréal - c'est un beau nom pour un tel organisme.

J'ai au fond peu à dire sur cette toile sinon qu'elle m'a fait vivre un moment.

jeudi 12 août 2010

Capella degli scrovegni - giotto



Petite chapelle du début du 14ième siècle - ou Trecento italien - (1303-1306) située au centre de Padoue. Les visites de la salle couverte de fresques généreuses en lapis lazuli de Giotto sont limitées en nombres en et en durée. J'en ignorais complètement l'existence avant mon séjour en Italie et mon intérêt dévorant pour l'art.

Giotto est un des premiers à avoir explorer les variations tonales pour modeler les corps plutôt que les juxtapositions linéaires des artistes médiévaux.

Je me souviens surtout de la transparence de l'eau dans la scène du baptême - c'est l'élément de cette gigantesque fresque narrant la vie de Joachim et Anne, la vie de Marie et celle de Jésus.

Le propriétaire de cette chapelle, un prêteur sur gage - qui du fait de sa profession n'avait pas l'esprit complètement tranquille - avait commissionné cette fresque (on le retrouve notamment dans l'enfer de Dante - c'est dire sa notoriété et ce que les gens de son époque en pensaient!). On a voulu y voir une forme de pétinence. Ce qui est beau du catholicisme, c'est que les péchés se monnaient! Parfois au plus grand bonheur d'autrui. Vive donc la culpabilité chrétienne!

mardi 10 août 2010

Saturne dévorant ses enfants - Goya


Dans un petit racoin du Prado à Madrid se trouve le Saturne dévorant ses enfants (1819-1823) de Goya. Cette section est consacrée à ses "peintures noires" - qu'il avait peintes à même les murs de sa maison en banlieu de Madrid. La résidence portait le nom sordide de "la ferme du Sourd", en raison du handicap d'un ancien locataire. (Goya souffrait également de surdité depuis plusieurs années lorsqu'il peint ces fresques).

Celle-ci fait référence à la mythologie romaine selon laquelle Saturne avait dévoré ses enfants à la naissance pour éviter que ne s'accomplissent la prédiction qui voulait qu'un de ses fils ne le détrône.

Affaibli par deux maladies graves et rendu amer par la guerre civile. Ces toiles traduisent certainement l'état d'âme du peintre en fin de vie.

Celle-ci décorait de surcroît sa salle à manger! De quoi vous mettre en apétit!

samedi 7 août 2010

L'expulsion du Paradis - Masaccio


Mon exploration de l'art italien est passée des musées vers les églises - d'où les trésors ne sortent pas pour parcourir le monde à l'occasion d'expositions. A Florence, où je me refuse d'aller pour de nombreuses raisons, dont une antipathie naturelle pour les Toscans, je n'ai fait qu'une halte, qui prévoyait néanmoins une visite à la Chapelle Brancacci, dans l'église Santa Maria del Carmine. On la qualifie parfois de chapelle Sistine de la Renaissance, c'est dire!

Une très belle fresque de Masaccio s'y trouve: l'expulsion de Paradis (1425-1427). Il donne du mouvement aux corps d'Adam et Eve qui quittent le paradis dans une douloureuse grimace. Moderne pour son époque, il se libère des contraintes esthétiques formelles et humanise le corps. Adam et Eve sont presque laids.

Cette fresque en côtoie notamment d'autres aussi célèbres de Masolino et de Filippino Lippi.

jeudi 5 août 2010

Le champ aux corbeaux - van gogh


Comment, de toutes les oeuvres de Van Gogh qui me bouleversent tellement, en choisir une? Les champ de blé aux corbeaux (1890), pour la symbolique, parce que ce fut sa dernière toile. Elle annonce son suicide - avec ses oiseaux de malheur- et parle de sa dépression.

Dans les deux derniers mois de sa vie, il a peint quelque 70 toiles! Ce qui me semble invraissemblable... Mais trahit certainement sa folie et son côté excessif.

Je l'ai biensûr vue au musée Van Gogh à Amsterdam - qui est certainement le musée de cette ville qui m'a le plus intéressée.

"Eh bien mon travail à moi, j'y risque ma vie, et ma raison y a sombrée à moitié - mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour autant que je sache et puisse prendre parti je te trouve agissant réellement avec humanité, mais que veux-tu", lit-on dans sa dernière lettre à son frère Théo trouvée sur lui à sa mort.

mardi 3 août 2010

#521 - Dominik Sokolowski


Ce sera mon anniversaire demain alors je m'offre bien des années à l'avance (parce que je ne peux encore me permettre d'investir quelques milliers de dollars sur un mur) un Sokolwski, peu importe lequel pourvu qu'il soit grand.

Qui est donc Solowski, me demanderez-vous? C'est un artiste québécois d'origine polonaise, plus jeune que moi (et je l'ai découvert il y a de ça 5 ans exposé dans un restaurant de Hull qui n'existe plus - ni le resto, ni la ville - les fusions municipales ont eu lieu entre-temps). De surcroît, il est de la région (de Gatineau, on s'entend).

Je vous entend penser autant que vous êtes, Montréalais fiers de l'être. Au fond de votre âme un doute naît. Quelle création peut inspirer une telle ville? Eh bien la seule pour laquelle je serais prête à sacrifier un peu de mon beau capital!

Sokolowski donc, pour mes 35 ans!!