mardi 30 mars 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 17)


Parce que l'amour est également un roman dont nous sommes le héro, le lecteur découvrira candidate par candidate les options qui se présentèrent au personnage.

1) Sharon, la fonctionnaire du ministère du Revenu unilingue anglophone de la Saskatchewan ou la relation sérieuse à domicile.

Jolie, évidemment; intelligente, ça va de soit; toujours aussi sexy qu'il est possible de l'être en tailleur gris ou rose (nous avons tout de même affaire à une canadienne-anglaise, race qui semble avoir un faible pour cette couleur); blonde, de préférence; douce, souriante et affectueuse, comme on imaginerait tous la mère de nos enfants.

Il s'agissait dans les circonstances du scénario le plus réaliste et le plus pragmatique. Vivant un nombre maximal de jours dans la même ville, pouvant tromper la solitude et l'ennui d'Ottawa en charmante compagnie, cette situation pouvait à prime à bord présenter des avantages significatifs: partir ensemble à l'étranger, discuter de politique fédérale et d'affaires étrangères, comprendre un jargon bureaucratique commun qui les isolaient du reste de l'humanité, partager une vision de la vie basée sur la stabilité et des valeurs conservatrices (comprendre bague de fiançailles avec diamant solitaire de chez Tiffany et mariage en blanc).

Par contre, notre personnage à l'œil critique ne tarda pas à sentir un certain sentiment claustrophobique à l'idée de s'installer définitivement dans Sandy Hill ou dans le Glebe - où il devrait dépenser une fortune pour une maison avec moquette au plancher et stucco au plafond. Une simple projection dans l'avenir le fit plonger dans l'horreur lorsqu'il réalisa qu'il passerait désormais un Noël sur deux à Régina et que ses enfants l'appelleraient "daddy".

samedi 27 mars 2010

Carte postale de Paris: café des deux magots


S,

Je suis allée rejoindre Irina au Café des deux magots sur Saint-Germain pour l'apéro. Je n'y étais jamais allée. Mon esprit de contradiction me l'interdisait. Comme étudiante en littérature, j'aurais trouvé trop cliché de me rendre en pélerinage dans ce repère des Existentialistes qui te sont si chers.

Je n'a jamais compris Sartre. Je me suis peu intéressée à Beauvoir. Je ne sais pas trop ce qui t'attires chez eux. Leur doute. Leur cynisme. Tu sembles préférer ces auteurs qui ont un regard froid sur le monde. Moi c'est tout le contraire. De ce lot, seul Camus me plaît. L'étranger, le mythe de Sysiphe, la Chute. Il plonge au coeur de la condition humaine avec vulnérabilité. Je ne crois pas que Sartre en ait eu le courage.

Mon ami Eric Faye a remporté dans les années 90 le prix littéraire de ce café. C'est inscrit au menu. Paris me semble ainsi familière. J'en connais les acteurs - quelques uns du moins.

Tu devrais y venir lors de ton prochain séjour,

E

jeudi 25 mars 2010

En tête-à-tête: salon de thé du Ritz, Londres


Cher E,

Nous sommes au Ritz, dans un de ces salons de thé où tu ne m'aurais jamais accompagnée. Alors c'est fait. En étant avec toi cet après-midi, je t'y force enfin, bien des années plus tard. Je commande un thé et des scones - avec de la crème épaisse et de la confiture - tradition anglaise tellement civilisée s'il en est.

Je ne dormirai pas ce soir. Le thé anglais a toujours eu cet effet délirant sur moi. Je me souviens de nuits cauchemardesques à lutter contre des scénarios obsessifs prisonners de mon cerveau sous l'influence de cette drogue toute britannique.

C'est étrange de te retrouver à Londres. Nous y avions "cohabiter" après notre rupture - chacun à nos extremités de la ville - mais t'y savoir m'avait hantée. Je ne pouvais m'empêcher de t'espérer à chaque coin de rue. Je tentais le hasard en errant sans but.

La vue sur la ville est imprenable d'ici. Je l'aime sous tous ces angles. C'est un de ces amours de jeunesse qui ne s'est jamais démenti. Ils sont rares. Je sais les appréciés. Londres.

Cette Europe pleine de contradictions, où les conventions sociales les mieux établies côtoient harmonieusement avec une liberté de style déconcertante. Le dynamisme de New York et le charme de Paris. Voilà!

Tu ne seras pas d'accord. Tu as toujours préféré la France. Sur ce désaccord de plus, je te salue.

Prends bien soin de toi,

E xx

mardi 23 mars 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 16)


« Il m’advient rarement de quitter une maîtresse sans ce petit soupir de soulagement de l’écolier qui sort de l’école, et je crois bien que ce sera un soupir du même genre que je pousserai à l’heure de ma mort. » (M.Y.)

A l'ère de la press people où la dépression post-partum de Britney Spears et l'anorexie de Paris font partie intégrante de la culture populaire, le lecteur perspicace s'intéressera probablement à la vie affective de notre personnage. En fait, c'est tout ce qui l'intéressait depuis le début de ce roman. Il lisait distraitement, tournant les pages dans l'espoir de tomber sur quelques mots clés prometteurs de battements de cœur et de sensations charnelles.

Par pudeur, le narrateur ne s'aventurera pas à raconter les détails croustillants de ce que fut ou non la dimension sensuelle de son personnage. Bien mal placé à cet égard pour deviner les secrets de son héro et loin d'être dans ses confidences, le narrateur se voit ainsi contraint d'extrapoler sur le sujet.

Bien que P. ait toujours soutenu souhaiter une vie familiale selon le modèle classique en vogue à l'époque à Ottawa: une femme, deux enfants (un de chaque de préférence), un chien, un chat (bien qu’il avouait n’avoir aucune sympathie particulière pour les animaux de compagnie) et une maison à Aylmer - il adopta un mode de vie des plus incompatibles avec un tel projet.

Ayant choisi de vivre dans deux villes, en colocation la semaine, dans son loft le weekend, il s'assurait une indisponibilité confortable.

Le narrateur peut seulement deviner les divers scénarios qui se présentèrent à lui au cours des années.

Ainsi, au cours des prochains épisodes, le lecteur partira à la découverte du monde sentimental de P et de ses conquêtes.

samedi 20 mars 2010

Carte postale de Paris: Eglise St-Sulpice


S,

Tu détestes les Eglises et la religion avec une conviction qui me fait un peu sourire. Je ne comprends pas très bien pourquoi la chose religieuse te dérange tellement. Peut-être parce que tu te sais un pécheur hors pair et ton âme damnée...

Je suis passée faire un tour rapide à l'Eglise du Saint-Sulpice entre deux rendez-vous. C'est mon lieu de pélerinage parisien. Depuis que j'ai lu l'essai de Jean-Paul Kauffman, un journaliste français pris en otage au Liban, sur la fresque de Delacroix - La lutte avec l'ange, j'y reviens fidèlement.

Il y a une inscription à l'entrée de la chapelle : "jesus retomba de fatigue". C'est la dixième station de la montée au Calvaire. Ce qui me bouleverse tellement dans la religion catholique, c'est l'humilité. C'est une grande leçon d'humanité qui ne me laisse jamais indifférente. Le fils de Dieu est aussi fils de charpentier. Il ne bénéficie d'aucun privilège, d'aucune protection. Il affronte la mort dans la solitude et la souffrance. Le désespoir de sa dernière nuit lorsqu'il se sait abandonner de Dieu...

Il y avait une messe chantée magnifique dans une petite chapelle au fond de l'église. J'y suis allée jeter un coup d'oeil. J'y serais bien restée plus longtemps, mais il me fallait aller rejoindre des amis.

A bientôt,

E

jeudi 18 mars 2010

Une rencontre qui n'aura jamais lieu


Très chère Alexandra,

Nous ne nous rencontrerons jamais. C'est par ton décès que tu es entrée dans ma vie. Québécoise, professionnelle, jeune trentaine, porte-parole de l'onu, marathonienne accomplie, voyageuse et nomade, ta base se trouvait à New York. Comme si la vie parfaite telle que je l'ai longtemps théoriquement conçue avait pris forme en ta personne. En apprenant à te connaître tous les jours sur internet, j'avais parfois l'impression qu'il aurait pu s'agir de moi.

Tu étais aimée de M-A, de ta famille faite de plusieurs familles comme je les aime, des milliers de personnes qui comme moi ont espéré pendant des jours avec eux que tu sois en vie dans les décombres de l'hôtel Christopher à Port-au-Prince où tu avais été vue pour la dernière fois avant le tremblement de terre.

Mon frère a travaillé à l'hôtel Christopher une longue année. Il a détesté. Mais lui c'est un peu de son âme qu'il y a laissé. C'est peut-être pour cette raison qu'au milieu du grand émoi général provoqué par le drame en Haiti, il est demeuré plutôt indifférent.

Ta mère a trouvé des paroles très belles de Luc de la Rochelière pour nous annoncer ta mort qui m'ont tiré des larmes aux petites heures du matin alors que je ne parvenais plus à dormir. Une chanson que je ne connaissais pas, "beauté perdue". Et j'ai beaucoup réfléchi à ce moment-là. Bien des soucis avec lesquels je me prends la tête ne sont en fait que de mauvaises journées qui vont laisser place à de meilleurs lendemain. Se lever un matin avec un enfant en moins, c'est peut-être la seule journée qui n'a pas de lendemain justement.

Je ne pense pas que cette partie là du coeur puisse repousser lorsqu'elle a été amputée - ce qui ne veut pas dire qu'elle ne se fasse pas terriblement sentir.

Je pense à ta mère qui a beaucoup de courage. Et je traverse plus sereinement les journées grises qui ponctuent mon chemin.

J'espère que ton âme est en paix. Je ne peux probablement rien te souhaiter de mieux pour l'éternité.

E

mardi 16 mars 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 15)


Intermède sur la vie d'un fonctionnaire gracieuseté de Félix Leclerc.

"À tous les bohémiens, les bohémiennes de ma rue

Qui ne sont pas musiciens, ni comédiens, ni clowns

Ni danseurs, ni chanteurs, ni voyageurs, ni rien

Qui vont chaque matin, bravement, proprement

Dans leur petit manteau sous leur petit chapeau

Gagner en employés le pain quotidien

Qui sourient aux voisins sans en avoir envie

Qui ont pris le parti d'espérer

Sans jamais voir de l'or dans l'aube ou dans leur poche

Les braves bohémiens, sans roulotte, ni chien

Silencieux fonctionnaires aux yeux fatigués

J'apporte les hommages émus

Les espoirs des villes inconnues

L'entrée au paradis perdu

Par des continents jamais vus

Ce sont eux qui sont les plus forts

Qui emportent tout dans la mort

Devant ces bohémiens, ces bohémiennes de ma rue

Qui n'ont plus que la nuit pour partir

Sur les navires bleus de leur jeunesse enfuie

Glorieux oubliés, talents abandonnés

Comme des sacs tombés au bord des grands chemins

Qui se lèvent le matin cruellement heureux

D'avoir à traverser des journées

Ensoleillées, usées, où rien n'arrivera que d'autres embarras

Que d'autres déceptions tout au long des saisons

J'ai le chapeau bas à la main

Devant mes frères bohémiens"

samedi 13 mars 2010

Carte postale de Paris: Tour Eiffel


S,

Tu aimes Paris. Tu ne t'en lasses pas. Peut-être a-t-elle pour toi un exotisme qu'elle me refuse. Pas que ce soit de la mauvaise foi. Pour toi, elle parle une autre langue, pour moi elle n'a qu'un accent différent, plus précieux - qui se fait parfois hautain, parfois paternaliste, parfois trop familier ce qui n'est en fait qu'un entre-deux.

De mon hôtel près des Invalides, j'apperçois la Tour Eiffel. D'elle aussi tu ne te lasses pas. Ce n'est pas comme tes conquêtes. Tu lui rends visite comme un paroissien fidèle. Bref, tu sembles lui vouer un culte qui te ressemble peu.

J'essaie de la regarder autrement qu'un archétype touristique. A force de l'avoir trop vue, je ne la vois plus. Je n'y suis allée qu'une seule fois - j'avais 14 ans. Ma rencontre avec Paris n'avait pas été ce qu'elle aurait due être. La chimie n'avait pas pris. J'ignore pourquoi, mais c'est comme ça quand on parle de chimie. Et depuis, chaque visite est une tentative maladroite de faire naître cette magie du premier baiser...

Ta tour Eiffel symbolise en fait pour moi ce premier rendez-vous manqué...

La voilà!

E xx

jeudi 11 mars 2010

Georges et Eugénie s'attaquent au Kilimanjaro


Sur un coup de tête, sans préparation appropriée pour l'expédition que nous avions décidé d'entreprendre, Georges et moi avons décidé de partir pour la Tanzanie. Mauvaise saison, mal équipés. Nous voilà.

Seuls avec notre équipe de trois porteurs, d'un cuisinier et d'un guide, nous étions l'unique expédition à enregistrer son départ ce matin-là - ce qui annonçait la grande solitude de notre ascension.

Dans la forêt tropicale, nous appercevons notre premier singe.

Une douleur aigue à la poitrine nous éveille au beau milieu de la nuit - sans que l'on puisse distinguer s'il s'agissait d'anxiété ou de difficultés respiratoires.

Puis, au fil des jours, la luxuriante forêt cède la place au désert alpin rocailleux. Il pleut le jour, il gèle la nuit. Le moral subit les intempéries. Surtout au terme d'une journée de tempête où rien n'a été épargné de nos affaires - et nous constatons la mort dans l'âme qu'il nous faudra passer une nuit glaciale dans nos vêtements euphémiquement humides.

Le "serveur" se voit contraint de nous céder son sac de couchage sec. Nous sommes sauvés! Et réconciliés avec le pourboires exhorbitants que nous devrons offrir au terme de l'aventure.

Mon style est fortement mis en péril par la tuque péruvienne aux couleurs fluorescentes qui ne quitte plus ma tête pour masquer les effets d'une vie privée d'hygiène moderne.

Puis vient l'épreuve du sommet. Départ à minuit pour un blitz de 18 heures de marche. La lune s'est cachée derrière le rideau de nuages qui nous crachent dessus une neige épaisse. Le guide se perd deux fois dans la tempête, ce qui nous fait perdre quatres, beaucoup d'énergie et progressivement le moral. A la troisième tentative, les pieds gelés, terrasés par une nausée qui nous jette à genoux, n'ayant atteint que 5300 mètres (sur près de 6000 mètres), nous décidons de rebrousser chemin.

Ce que nous avions atteint, c'est ce moment précis où la souffrance actuelle surpasse le plaisir et la fièrté anticipée d'atteindre un sommet engouffré dans la nuit.

mardi 9 mars 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 14)


P. pouvait enfin aspirer à un poste à l'étranger. Avec un peu de chance et de stratégie, il pourrait peut-être partir en Amérique du Sud avant d’avoir atteint la quarantaine.

Il découvrirait alors que les appartements de fonction sont un peu comme les vêtements dans les familles pauvres. Les pantalons achetés pour le grand frère ne font jamais vraiment bien.

S'il part en Afrique du Sud, un agent consulaire aura décidé de recouvrir le bois franc avec de la moquette – selon les standards canadiens - et ne parviendra à convaincre l'administration de l'enlever dans une pièce qu'en déposant un grief et en prouvant une aggravation de son asthme.

S'il part en Italie, son comptoir sera en faux marbre gris, les armoires arboreront fièrement une touche de jaune moutarde, les planchers seront de céramique usée chocolat et les murs couverts en entier de céramiques fleuries (il ignorait jusque là que ça existait) vert kaki. Malheureusement, dans ce cas, il serait plus ardu de convaincre les gestionnaires que la laideur représentait une menace réelle à la santé mentale.

Partout, il aura le même mobilier colonial. Il sera chanceux s'il évite le supplice des divans dépareillés (rayé vert côtoyant fleuri bleu, ou jute orangée jumelée à satin rose- un concours informel de l’horreur est en cours dans les rangs du service extérieur). En effet, le drame des divans ennemis est une guerre de style que perdent plusieurs collègues et qui leur rappelle chaque soir que c'est un fonctionnaire qui gère leur vie.

Il serait difficile pour le narrateur de prétendre mesurer l'impact qu'eût sur P. la décision de tenter sa chance aux affaires étrangères.

C'est pourquoi au prochain épisode, il choisit de céder la parole à Félix Leclerc, qui saura peut-être mieux exprimer la misère banale qui l'attendait.

samedi 6 mars 2010

Et Dieu créa la femme


"Dieu créa la femme non pas du pied d'Adam comme son inférieure, non pas de son crâne comme sa supérieure, mais de sa côte, comme son égale et sa compagne", st-anselme d'aoste, féministe d'avant-garde.

A l'approche du jour de la femme, quoi de plus surprenant que les paroles d'un homme de l'Eglise du VI ième siècle- un moine érudit ayant consacré sa vie à l'interprétation des saintes écritures.

Les archétypes féminins ont été discutés ad nauseam. Dans ce cas-ci c'est Eve, la cote d'Adam. La première femme. "La source de vie", comme son nom l'indique. La mère de l'humanité. La pécheresse est donc venue avant la sainte. On saurait s'en rassurer. C'est la femme de toutes les religions: judaïsme, christianisme et islam.

L'Eglise ne l'a pas sanctifiée (Adam non plus). Les interprétations sont nombreuses sur la symboliques de la création d'Eve et rares sont celles qui lui accorde un statut aussi égalitaire que St-Anselme.

Les juifs par exemple attribuent à Adam une première femme, Lilith, qui ayant été créée de la même poussière que lui aurait refuser de se soumettre à lui et se serait enfuit du paradis. Son nom se traduit par "nuit". Femme démoniaque et insoumise, féconde et dépravée, elle incarne le mal au féminin.

Le Coran ne la nomme pas, mais ne lui fait pas porter non plus la responsabilité de l'expulsion du Paradis.

Eve, donc, mère de toutes les mères. Mère de Cain, d'Abel et de Seth. Sa tombe se trouverait en Arabie Saoudite, sous une chape de béton lourde et charmante comme un tchadore, pour empêcher les visiteurs d'en apprécier la présence...

jeudi 4 mars 2010

Extase pour elle: un parfum d'Armani


Il est donc un parfum pour femme d'Armani dédié à l'extase. Dans la ligne Onde (en raison de la forme des flacons), il s'inspire de l'art de Geisha et donc de fleurs orientales. Il est composé de cèdre, de mimosa, de jasmin, de narcisse, de bergamotte, de poivre rose et de sésame. Je me surprends seulement qu'un tel sujet n'aie pas fait l'objet d'un parfum avant 2008. L'extase, n'est pas l'essence même des parfums...

Il fait partie d'une trilogie avec le mystère (pour la Turquie) et le vertige (pour l'Inde)... La séduction orientale!

Pourtant, je ne suis pas une femme de parfum. Ma mère a été toute sa vie fidèle à Shalimar de Guerlain - dont je reconnaîtrais l'odeur n'importe où depuis que j'ai cassé une bouteille à 5 ans. Comme Obélix, je suis tombée dans la potion jeune. Ça ne peut que marquer.

Je suis pour ma part adepte depuis au moins une dizaine d'année d'Indécence de Givenchy (qui n'existe de toute façon que depuis 1999). Pratiquement impossible à trouver parce qu'en vente exclusivement dans une grande boutique de Montréal, ai-je appris au terme d'une quête vaine qui m'avait fait craindre sa discontinuation.

Selon un blog dédié aux parfums, Indécence avait été créé par un certain Jean-Claude Delville. La fragrance est boisée et épicée (incluant des notes de bois de rose brésilien, de cannelle, d'ambre, de vanille et de patchouli). Givenchy vient de le relancer dans ses parfums mythiques.

Vous me connaissez donc désormais aussi à l'odeur!

mardi 2 mars 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 13)


« Peu d’hommes se réalisent avant de mourir. » « Mon métier me parut vain, ce qui est presque aussi absurde que de le croire sublime. » (M.Y.)

….. Parfois, le soir à l’heure de se coucher il avait un vague sentiment de lassitude et une lourdeur à l’estomac, mais le matin il avait immanquablement le sourire aux lèvres et la verve facile pour s’entretenir avec son voisin de bureau un thé vert à la main…

Après un premier contrat temporaire de quelques mois à BCM, la direction responsable des relations avec les médias, il réussit à obtenir une prolongation avec un terme qui lui assurait du travail jusqu'à l'été. Un FS de retour de poste ayant appliqué, il dût trouver autre chose à l'automne. Il fut alors recueilli par une géographique où il apprivoisa les joies des notes de breffage - une expression bureaucratique des plus disgracieuses - des Questions/réponse, des lignes médias, des MEP et autres formulaires à mettre à jour pour nourrir une machine affamée.

Il tenta à quelques reprises de se qualifier pour des bassins. Il multipliait les concours. Il consacrait une bonne partie de son énergie en démarches administratives pour assurer ses renouvellements et éventuellement sa permanence, qui se fit attendre un peu plus de quatre ans.

Entre-temps, il avait été IS-05, ES-03 et ES-04, CO-03, très brièvement AS-04 entre deux termes et même FS-02!

Les directions pour lesquelles il avait travaillé avaient eu le temps de changer plusieurs fois d'acronymes, au gré des hauts gestionnaires qui croyaient imprimer ainsi leur marque dans une organisation réputée pour avoir la mémoire aussi longue qu'un cycle d'affectations.

Au prochain épisode P. partira en poste à l'étranger... pour revenir à sa vie montréalaise, il vous faudra attendre quelques semaines.