samedi 30 janvier 2010

Chronique de l'au-delà


Avant de commencer l'aventure du blog, j'avais fait quelques lectures et recherches. J'étais tombée par hasard sur une chronique de Josée Blanchette sur la fonction "trépas" qui permet notamment de révéler les mots de passe aux proches d'un utilisateur d'internet qui ne se serait pas manifesté depuis une période pré-déterminée de temps.

Depuis mon initiation à l'art du blog, afin de rendre mes publications prévisibles et de me soulager de l'anxiété de la page blanche, je programme des chroniques bien à l'avance - des mois pratiquement.

Ce qui m'a fait prendre conscience que si je devais mourir brutalement, mon blog me survivrait. Une forme de pérénité. Le présent projeté artificiellement dans l'avenir.

Rien d'original. Bien des gens qui se savent condamner à mort par une grave maladie écrivent des lettres à leurs proches - à leurs enfants surtout - pour être à leurs côtés dans les moments clé de leur vie : la graduation, la majorité, le mariage, la naissance des enfants.

Je découvre donc à l'exercice du blog une nouvelle fonction... Un possible sursis!

"Avec le temps, les gens ont poussé l’usage de la touche “Trépas” encore plus loin. Au lieu d’avouer dans leurs mails qu’ils étaient morts, ils ont prétendu ne pas être morts du tout. En utilisant des algorithmes de réponse automatique qui analysaient avec finesse les nouveaux messages, le programme était capable de générer des excuses pour refuser des invitations, envoyer des félicitations lors d’un heureux événement et assurer le destinataire que l’expéditeur se ferait un plaisir de le revoir dans un proche avenir.

(...)

Ainsi, les touches “Trépas” ont tourné en dérision la notion même de mortalité. Si les humains ont découvert qu’ils ne peuvent arrêter la mort, au moins sont-ils libres de s’en moquer. " (David Eagleman)

jeudi 28 janvier 2010

Georges et Eugenie à l'assault du GR20 en Corse




Bonjour à tous,

Les aventures de Georges et moi se poursuivent ce mois-ci, alors que nous avons décidé de nous lancer dans l'ambitieuse traversée du GR20 en Corse, randonnée réputée la plus difficile d'Europe. Ce ne sont pas les avertissements d'une dizaine de guides de voyage insistant sur le fait qu'il s'agissait d'une excursion réservée aux experts d'alpinisme qui allait m'empêcher de partir avec Georges sous le bras faire mon baptême de la haute montagne!!!

Ah jeunesse insouciante!!! Ce n'est pas parce qu'on vient d'avoir trente-ans-toutes-ses-dents qu'on est complètement raisonnable. Je vous l'avais d'ailleurs promis, ma nouvelle décennie ne sera pas banale.

Toujours est-il que la notion de randonnée extrême en Europe n'a rien à voir avec le Mont Saint-Hilaire, mon unique référence jusqu'à lors en matière de montagne. Ah non! Ici vous comprenez, randonnée ne rime pas avec sentier! Et la seule différence avec l'escalade, c'est que ça se fait sans corde ni piolet. Dix jours accrochée par le bout des ongles aux parois rocheuses, le cul dans les airs à deux milles mètres d'altitude. Un peu de grêle par ci pour agrémenter un passage sur une crète avec vision imprenable sur le vide infini, un peu de déluge par là pour colorer une descente sur éboulis vers un refuge de 15 places où s'entassent déjà une trentaine de marcheurs détrempés.

Ma transformation d'urbaine bourgeoise en conquérante des sommets était complète. Un travestissement parfait quoi! Avec mon équipement de randonneuse en autonomie (tente, gourde, boussole, altimètre, bouffe d'astronaute pour la durée de mon expedition, couteau suisse) on aurait pu me confondre avec les gars de la légion étrangère que j'ai d'ailleurs suivis pendant ces deux semaines (vous voyez, le GR20, c'est leur terrain d'entraînement!). J'ai même essayé de convaincre Georges de s'enrôler.

Je vous épargne les douches à l'eau glaciale des sources de montagnes, le caractère particulier des Corses (je me suis d'ailleurs fait jettée brutalement à la porte d'un camping à la fin de mon séjour à la suite d'un banal malentendu), l'état de mes mains à mon retour et le prix de cet équipement de pointe qui est le mien.

Mais je retiens l'incroyable sentiment d'accomplissement à la fin de la journée, devant ma minuscule tente, après avoir survécu à un terrain pour le moins accidenté et avoir croisé des hordes de chevaux sauvages, vus des moufflons et des sangliers, m'être baignée dans des chutes d'eau crystalline, avoir mangé dans une bergerie au bord de lacs de montagne et avoir fait plus de 1500 mètres de dénivellé.

Une passion est née...

Vos fidèles aventuriers,

Georges et Eugénie

Vus: Les livres d'Eric Faye dans les librairies de Corse (après de nombreux échecs au Québec et en Italie, je m'apprêtais à écrire une lettre de protestation au distributeur).

Venus: Rosalie et Bruno pour une petite semaine en mon absence. (Un Merci tout particulier à Bruno qui a trouvé le tour de me refiler avant mon départ sa vilaine grippe - qui m'a tenue compagnie pendant mes deux semaines en Corse. Comme ça on se sent moins seule).

Vaincue: La vilaine grippe que m'a refilée Bruno, mais seulement apres mon retour.

Je vous donne ce mois-ci, en plus de la traditionnelle photo de Georges et moi, par pur narcissisme, une seconde photo de moi avec un fond montagnard et par fierte une image du "cirque de la solitude", moment mythique de cette randonnée. Un internaute a d'ailleurs intitulé ce chapitre de son site "descendre, c'est mourir un peu".

mardi 26 janvier 2010

Chronique dont vous êtes le héros: La vie selon P. (épisode 8)


P. à la recherche de l’emploi perdu

Les semaines passaient, lentement. L'ennui et même une pointe d'inquiétude commençaient à se faire sentir. P. avait beau consulter son site favori. Les salaires étaient dérisoires. Les descriptions de tâches ressemblaient à une posologie de somnifère. L'optimisme cédait la place à un découragement profond. Les doutes naissaient en lui sans vouloir se taire.

Aurait-il dû être plus raisonnable et tenter sa chance aux affaires étrangères lorsque l’opportunité s’était présentée à lui?

P. traversait une période taciturne. Il avait perdu le goût des sorties. Il ne voyait plus ses amis - qui ne manquaient pas de s'informer de ses démarches jusqu'à présent infructueuses. Plutôt que d'avoir à exposer son désarroi, il préférait rester seul dans son condo situé dans un quartier en voie de gentrification de l’est de l’île. Il passait de nombreuses heures à explorer internet, sans intérêt. Il y avait toujours de la musique en bruit de fond, mais il ne l'entendait pas vraiment.

Le narrateur lui-même commença à s'inquiéter pour son héro et se demanda si à l'époque où il lui avait demandé conseil, il n'aurait pas dû l'encourager davantage à s'enrôler dans la fonction publique.

Pour céder aux angoisses du narrateur et effacer l'erreur insouciante du héros en acceptant un poste dans la fonction publique, retourner à la chronique 3. Si vous avec confiance dans l'avenir, poursuivez votre lecture la semaine prochaine.

samedi 23 janvier 2010

L'enfer c'est les autres


"L'enfer est pavé de bonnes intentions", me dit un jour Louis avec qui je discutais probablement d'une situation professionnelle inconfortable. L'expression, que je ne connaissais pas, me frappa de vérité. Je prends généralement pour acquis la bonne foi des gens et j'ai tendance à ne pas me croire assez importante pour faire l'objet de malice délibérée. Pourtant, l'humanité m'est souvent pénible!

L'expression daterait selon mes recherches du XIIe siècle et aurait été formulée par Saint-Bernard (patron de l'entraide - quelle ironie!)

On tue donc son prochain à force d'amour! Paragraphe magnifique de Fienkielkraut - dans lequel je suis replongée à corps perdu à l'occasion d'une de mes chroniques du samedi - sur la bonté.

"Il est des usages de la culpabilité et de la mauvaise conscience non moins redoutables pour l'humanité que le refus de la responsabilité. Le Mal s'accomplit tout autant par le truchement de la bonté que par celui de la cruauté."

Tout ces gens qui nous veulent du bien ne sont-ils pas souvent pire menace que ceux qui se savent nos ennemis. Combien d'indélicatesses sont comises au nom de l'amitié?

Je vais taire les nombreux exemples qui me viennent en tête de bienfaiteurs qui ont fait le malheur de leurs protégés.

Mais pour notre rédemption et notre consolation, Flaubert. "La conception de paradis est au fond plus infernale que celle de l'enfer. L'hypothèse d'une félicité parfaite est plus désespérante que celle d'un tourment sans relâche, puisque nous sommes destinés à n'y jamais atteindre."

jeudi 21 janvier 2010

En-tête-à-tête: Tea Party, Ottawa


Salut Annabelle,

Je suis venue me réfugier au Tea Party ce midi. Les journées sont longues ces temps-ci au bureau et je brise la monotonie comme je peux. La place est complètement déserte. Pas comme ces dimanches après le cinéma où nous devions souvent poursuivre notre chemin - la place étant envahie par les étudiants. On imaginerait pourtant plus volontiers un cercle de vieilles Anglaises se retrouver ici pour le thé de 5 heures. Depuis ton départ pour l'Afghanistan, j'y reviens seule.

Je n'ai commandé qu'un thé au chocolat à la menthe. Il sent bon - comme les After Eight que j'offrais à mes professeurs pour Noël au primaire. C'est un piège auquel je me fais prendre volontiers: le parfum de toutes ces tisanes fruitées et thés aromatisés promet des délices qui ne se traduisent pas souvent dans le goût. Je sais ma déception et pourtant, m'y revoilà.

Comment ça se passe de ton côté du monde? J'ai pensé à toi la semaine dernière. Dans cette ville sans drame, un jeune homme de 19 ans s'est jeté en bas du 14 ième étage de ton immeuble. Toi qui craignais avant de partir en mission qu'un obus te frappe sur le chemin entre l'ambassade et tes quartiers, voilà qu'un homme aurait pu te tomber sur la tête en entrant chez toi!

La vie a de ces ironies! Les drames des autres font parfois irruption dans nos vies avec une violence et un à-propos déconcertants. Tu en sais quelque chose.

Prends bien soin de toi. Je dois retourner à mon ordinateur, loin des bombes et des tirs de roquette, en espérant que le ciel - sous aucune de ses formes - ne me tombe en chemin sur la tête.

E

mardi 19 janvier 2010

Chronique dont vous êtes le héros: La vie selon P. (épisode 7)



P. est de retour à Montréal

A son retour à Dorval, l'existence même d'Ottawa avait été complètement effacée du conscient de P. Ainsi, on ne peut pas dire qu’il n’ait jamais eu de regret par la suite. P. se sentait vivant. Il avait renoué avec lui-même et son côté épicurien avait fleuri sous le soleil argentin.

L'exil hebdomadaire qui avait été son lot pendant deux ans était chose du passé. Le printemps se pointait le bout du nez en ville et malgré la perspective peu réjouissante de devoir chercher un emploi, il avait somme toute le cœur léger.

Il allait avoir un peu de temps pour retrouver ses amis. Les terrasses allaient bientôt accueillir les passants et il se promettait un rosé à la première occasion. La morosité des marchés financiers semblait se résorber progressivement et les annonces d’embauche recommençaient à apparaître sur un site qu'il consultait aussi religieusement qu’un bon protestant sa bible.

Pendant les premières semaines suivant son retour, le temps semblait s’écouler infiniment lentement. La transition vers l’été se faisait tout en douceur. Il renouait avec Montréal comme s’il la découvrait pour la première fois. Son regard s’étonnait encore.

samedi 16 janvier 2010

Gros Câlin


C'est ainsi que je conclue parfois les mots que j'écris à mes amis les plus intimes. J'y prends particulièrement plaisir lorsque je sais que je vais déranger - comme lorsque je courrais derrière mon petit frère de 12 ans mon cadet pour lui faire subir une tornade d'affection. "Vraiment trop affectueuse!", se désolait-il un peu dégoûté par sa grande soeur adolescente.

Etrange tout de même cette préférence naturelle pour ceux qui refusent les attentions. Une amie me confiait aussi être beaucoup plus disposée à mitrailler de baisers son fils le plus réticent aux démonstrations maternelles...

Gros câlin, c'est aussi le titre du roman par lequel j'ai découvert à l'adolescence Romain Gary (Emile Ajar).

Monsieur Cousin, un employé de bureau discret, comble son besoin relationnel avec un python. En quête de tendresse et de rapports affectifs impossibles, déçu par ses amitiés vaines et ses amours chimériques, il est miné par un sentiment d'inadéquation. Il incarne la souffrance de l'homme dans un monde moderne et urbain impersonnel qui l'isole.

"Je suis rentré chez moi, je me suis couché et j'ai regardé le plafond. J'avais tellement besoin d'une étreinte amicale que j'ai failli me pendre."

Comment combler ce besoin fondamental d'affection sans réciprocité - sans l'Autre? Christophe me racontait que sur une île tropicale où il a vécu, un riche propriétaire possédait d'énormes fougères qu'il étraignait régulièrement.

Les arbres, les fougères ou les pythons sont donc autant de substituts à l'Autre l'absent.

jeudi 14 janvier 2010

Welcome to Sarajevo


Parce que toute les rencontres ne sont pas amoureuses, parce qu'elles n'existent souvent que l'espace d'un instant et qu'elles nous suivent parfois longtemps malgré tout.

Un jour de juillet 1998, dans un autobus entre Belgrade et Sarajevo. Quelques mois avant les bombardements de l'otan. La conversation avec mon voisin a été forcée par le passage à la frontière où le douanier - perplexe de trouver une étrangère à bord - a fait appel aux autres passagers pour traduire.

A l'approche de la ville, des édifices évantrés par les obus ont commencé à apparaître. L'autobus immatriculé en Serbie ne pouvant pas traverser la frontière imaginaire de la Republica Serbska, nous fumes contraints de débarquer quelques part dans les montagnes en marge de Sarajevo.

Mon voisin et son oncle, constatant ma candeur, m'ont invitée dans leur taxi pour entrer en Bosnie. Puis m'ont accompagnée dans les transports en commun. Pour finalement se resoudre à m'offrir le gîte.

Petit-fils serbe et grand-mère croate ont vécu ensemble la guerre en plein coeur de la ville. Pour la première fois depuis la fin des altercations, il revenait à Sarajevo.

A travers les yeux d'un enfant ayant vécu la guerre, j'ai découvert la ville. Les premiers bombardements, les explosions dans le marché public, les cadavres dans la rivière devant chez lui.

Welcome to Sarajevo!

mardi 12 janvier 2010

Chronique dont vous êtes le héros: La vie selon P. (épisode 6)


P. part à l’aventure en Amérique du Sud

Ayant reçu une généreuse prime de séparation, son premier réflexe fut de chercher refuge dans la résidence familiale de Saint-Bruno. Au bout de quelques jours à peine, las de contempler de la porte patio une piscine qui lui rappelait que février serait long, il prit la décision de partir pour Buenos Aires.

Pour P., un être très sensoriel, l'idée du soleil sur sa peau, du sable chaud, de la musique latine et de l'espagnol suffit à vaincre les résistances de la raison - qui le culpabilisait doucement en lui rappelant le marasme économique actuel.
Contre toute attente, P. partit seul. Pendant un mois, il erra dans les cafés de Buenos Aires, s'aventura en Patagonie, mis le pied en Terre de feu, s'embarquât même avec des compagnons de voyage connus dans une auberge sur un bateau qui effectuait des croisières en Antarctique - pour le simple plaisir de voir le bout du monde.

Il découvrit les joies de la marche en montagne et de l’escalade en atteignant les glaciers du parc Torres del Paine. Décida de remonter en train la vallée Colchagua au Chili où il fit de chaque vignoble un arrêt obligatoire.

En Bolivie, il se rendit sur les berges de l’incontournable Lac Titicaca avant de conclure son expédition au Pérou où il obtint in extremis un permis pour le sentier Inca, qui devait être interdit aux visiteurs à peine une vingtaine de jours après son passage.

Au cours de ce voyage improvisé, P. s'était réconcilié avec l’autre moitié de son âme, celle qui a un faible pour la couleur orange, qui aime passer des heures à l'ordinateur à éditer des films maison et faire des montages de photos, qui sait apprécier le confort des vraies relations, qui sait aussi s'abandonner à la joie insouciante du célibat, bref cette moitié de soi qui se contente d'être elle-même sans se soucier de l'image, des autres ou encore d'elle-même. Elle ne rend de compte à personne. Elle sait que chaque trahison, chaque mensonge, lui coûte une parcelle infime de bonheur.

Vivez le retour de P. au Québec à la chronique 7 ou attendez la suite de son expérience dans la fonction publique à la chronique 13.

samedi 9 janvier 2010

Ils reviennent tous...


Ce matin un ancien visage est apparu parmi mes demandes d'amis facebook. Un fantôme d'un autre temps avec qui je n'avais pourtant terminer les choses ni en beauté ni même en douceur. Je me souviens d'une dernière lettre de ma part plutôt virulante. J'en viens à me demander quel mécanisme de toute évidence efficace lui donne le luxe de se croire encore bienvenu dans ma vie : amnésie, mémoire sélective, refus de comprendre.

Cette anecdote me confirme la certitude nouvelle qui apaise maintenant mon coeur lorsque j'ai la tentation de retenir dans ma vie un amant qui souhaite en sortir: ils reviennent tous!

Je n'ai aucune influence sur le moment ni sur la forme, mais un jour chacun d'entre eux - par courriel, parfois même encore par lettre, par l'entre-mise de facebook ou tout simplement par hasard - réapparait. En général, l'approche n'est pas particulièrement courageuse, comme s'ils avaient quelque chose à se reprocher.

Il m'est arrivé de recevoir des excuses, mais jamais de ceux dont je les espérais. Il m'est aussi arrivé de renouer avec le passé - et l'expérience aidant - de choisir seulement ce qu'il m'offrait de meilleur.

Le criminel revient sur les lieux du crimes - attiré par la même curiosité qui anime l'amant pour les coeurs qu'il a conquis.

jeudi 7 janvier 2010

Etes-vous une dépendante?


Vous êtes à la fois amoureuse et malheureuse - ce petit sondage tout ce qu'il y a de plus scientifique pourrait s'adresser à vous. Souffrez-vous de dépendance affective ou méritez-vous ce qui vous arrive, voilà l'occasion de répondre à votre doute fondamental:

1) Vous avez fait les premiers pas

A) parce qu'il vous plaisait et ne vous avait sûrement pas encore remarquée.
B) parce que vous êtes une femme moderne qui se respecte
C) parce que de toutes façons, vous faites toujours les premiers pas.

2) Vous avez fait les deuxièmes pas

A) parce qu'il est du genre timide
B) parce que vous êtes une femme intimidante et qu'il n'osait pas risquer un refus
C) parce que vous n'êtiez pas certaine de lui avoir clairement exprimer votre intérêt lors de votre prise de contact initiale

3) Il ne vous a pas rappellée après votre première rencontre

A) il avait perdu le numéro et l'adresse électronique que vous lui aviez laissés sur un bout de papier
B) et pourquoi est-ce que ça aurait été à lui de rappeler et non à vous? Après tout, vous êtes une femme moderne.
C) à bien y repenser, vous ne lui aviez même pas dit que vous souhaitiez le revoir.

4) Au début des fréquentations, il ne pouvait vous voir que sporadiquement

A) il a une vie sociale très active et il n'allait tout de même pas laisser tomber ses amis pour une fille qu'il ne venait que de rencontrer
B) vous êtes aussi une femme indépendante et vous pouvez très bien vous occuper de votre côté
C) une relation durable commence lentement et non comme un feu de paille

5) Après des années de fréquentation, il ne se sent toujours pas prêt pour de grands projets communs

A) il a décidé d'entreprendre des études de doctorat dans une autre ville pour s'accomplir et s'engager dans la carrière dont il rêvait depuis toujours
B) il a accepté une offre incontournable pour un poste dans les Emirats arabes, mais il promet qu'avec ses primes, il pourra vous gâter comme vous le méritez.
C)les blessures laissées par sa relation décevante avec son père ne sont toujours pas guéries - il ne vous en parle pas comme tel, mais vous savez lire sa souffrance au fond de son regard.

6) Vos proches et amis éprouvent, et ce à l'unanimité, une hostilité à peine voilée à son égard.

A) c'est un éternel incompris. Il en souffre d'ailleurs beaucoup.
B) ils ne le connaissent pas comme vous le connaissez.
C)de toute façon, vous ne vous sentiez plus tellement d'affinités avec ces gens là.

mardi 5 janvier 2010

Chronique dont vous êtes le héros: La vie selon P. (épisode 5)


P.quitte OttawaLa réalité dépassant souvent la fiction dans cette saga politico-existentielle, P. se retrouva une fois de plus sans emploi lorsque le gouvernement de son pays fut renversé lors d'un coup d'État mené par une coalition séparatiste dirigée par un certain Dion, Stéphane de son petit nom comme celui de tous les leaders dans ce pays semblait-il.

Longtemps, P. avait rêvé d'une carrière dans la diplomatie. Il n'était pas indifférent à l'attrait du prestige, de l'exotisme et d'une certaine stabilité financière. Il avait déjà tenté le concours des agents du service extérieur. En fait, dans ces moments où l'esprit se prend à imaginer une vie meilleure, P. s'accordait le privilège d'un poste de direction et se permettait de fermer un œil sur ce que pouvait être le quotidien d'un simple bureaucrate sans envergure.

En quelques jours, P. vit sa vie sociale fondre comme peau de chagrin. Ses acolytes quittèrent la ville pour retourner dans leurs patelins d'origine. Son propre colocataire dû se résigner à accepter un contrat à Régina avec Radio-Canada, une société d'État qu'il avait pourtant rêvé un jour d'abolir pour soulager le fardeau fiscal des contribuables.

Son frère Julien venait de terminer ses études et avait quitté la capitale fédérale pour se lancer dans l'aventure trépidante du travail. Il avait obtenu un stage auprès de l’agence de l’énergie atomique à Vienne et avait décidé d’en profiter pour traverser l’Europe avant le début de son contrat au printemps.

Laissé seul dans la tourmente, il quitta sans se faire prier Ottawa. En une petite demi-heure, il avait fait sa valise, incluant un châle blanc oublié chez lui un soir de juillet par il ne se savait plus trop qui, mais qui devait bien appartenir à quelqu'un...

samedi 2 janvier 2010

La vie est un Kilimanjaro: vers le sommet


Une fois l'expédition en branle, commence l'ascension pleine d'espoir et d'anticipation vers le sommet. En flanc de montagne, on ne le voit pourtant pas. Une semaine d'aventure et on ne l'apperçoit que dans la dernière heure.

A mesure que le temps passe et que l'on s'approche du but, on comprend que le succès ou l'échec de l'entreprise dépendent d'un ensemble de facteurs sur lesquels on n'a pas toujours beaucoup de pouvoir - et au fond, le sens même d'échec et de succès change avec le paysage de la montagne. De la forêt tropicale au désert alpin, on se retrouve de plus en plus exposé. La quête se fait humble.

1) Les capacités et les limites. Les longues journées de marche et les conditions difficiles mettent d'abord le corps à l'épreuve. Le randonneur s'éblouit et se désespère de la tyrannie de ce corps auquel il attribue initialement l'issue de son expédition.

2) Le caractère. Si le corps parcourt une grande partie de la distance, ce sont la persévérance et la volonté qui gravissent les derniers mètres.

3) La préparation. Etre outillé avec le matériel adéquat n'a peut-être pas d'impact sur la conclusion, mais change le présent tout au long de l'aventure.

4) L'entourage. La compagnie d'un sherpa expérimenté évite de se perdre en chemin. Certains conseils nous sauvent des détours inutiles, nous rassurent, nous donnent confiance et un peu de force pour nous transporter au moins quelques mètres.

5) L'environnement. La nature est actrice a part entière dans cette aventure: le climat et les intempéries s'en mêlent. La noirceur d'une nuit sans lune rend l'ascension vers le sommet plus dramatique. Une tempête de neige brouille les pistes. Une chute de grêle oblige à rebrousser chemin et à trouver refuge.

6) Les innatendus. Enfin, il y a aussi tout ce qui ne dépend que du hasard. Le mal de l'altitude s'abat sur le marcheur à quelques mètres du sommet et le terrasse, le jetant à genoux.

Au fond, vivre - c'est l'ascension d'une montagne. Ca demande beaucoup d'humilité. Mieux vaut ne pas se concentrer sur l'atteinte d'un sommet qu'on ne voit même pas pour profiter pleinement de l'aventure.