jeudi 28 janvier 2010

Georges et Eugenie à l'assault du GR20 en Corse




Bonjour à tous,

Les aventures de Georges et moi se poursuivent ce mois-ci, alors que nous avons décidé de nous lancer dans l'ambitieuse traversée du GR20 en Corse, randonnée réputée la plus difficile d'Europe. Ce ne sont pas les avertissements d'une dizaine de guides de voyage insistant sur le fait qu'il s'agissait d'une excursion réservée aux experts d'alpinisme qui allait m'empêcher de partir avec Georges sous le bras faire mon baptême de la haute montagne!!!

Ah jeunesse insouciante!!! Ce n'est pas parce qu'on vient d'avoir trente-ans-toutes-ses-dents qu'on est complètement raisonnable. Je vous l'avais d'ailleurs promis, ma nouvelle décennie ne sera pas banale.

Toujours est-il que la notion de randonnée extrême en Europe n'a rien à voir avec le Mont Saint-Hilaire, mon unique référence jusqu'à lors en matière de montagne. Ah non! Ici vous comprenez, randonnée ne rime pas avec sentier! Et la seule différence avec l'escalade, c'est que ça se fait sans corde ni piolet. Dix jours accrochée par le bout des ongles aux parois rocheuses, le cul dans les airs à deux milles mètres d'altitude. Un peu de grêle par ci pour agrémenter un passage sur une crète avec vision imprenable sur le vide infini, un peu de déluge par là pour colorer une descente sur éboulis vers un refuge de 15 places où s'entassent déjà une trentaine de marcheurs détrempés.

Ma transformation d'urbaine bourgeoise en conquérante des sommets était complète. Un travestissement parfait quoi! Avec mon équipement de randonneuse en autonomie (tente, gourde, boussole, altimètre, bouffe d'astronaute pour la durée de mon expedition, couteau suisse) on aurait pu me confondre avec les gars de la légion étrangère que j'ai d'ailleurs suivis pendant ces deux semaines (vous voyez, le GR20, c'est leur terrain d'entraînement!). J'ai même essayé de convaincre Georges de s'enrôler.

Je vous épargne les douches à l'eau glaciale des sources de montagnes, le caractère particulier des Corses (je me suis d'ailleurs fait jettée brutalement à la porte d'un camping à la fin de mon séjour à la suite d'un banal malentendu), l'état de mes mains à mon retour et le prix de cet équipement de pointe qui est le mien.

Mais je retiens l'incroyable sentiment d'accomplissement à la fin de la journée, devant ma minuscule tente, après avoir survécu à un terrain pour le moins accidenté et avoir croisé des hordes de chevaux sauvages, vus des moufflons et des sangliers, m'être baignée dans des chutes d'eau crystalline, avoir mangé dans une bergerie au bord de lacs de montagne et avoir fait plus de 1500 mètres de dénivellé.

Une passion est née...

Vos fidèles aventuriers,

Georges et Eugénie

Vus: Les livres d'Eric Faye dans les librairies de Corse (après de nombreux échecs au Québec et en Italie, je m'apprêtais à écrire une lettre de protestation au distributeur).

Venus: Rosalie et Bruno pour une petite semaine en mon absence. (Un Merci tout particulier à Bruno qui a trouvé le tour de me refiler avant mon départ sa vilaine grippe - qui m'a tenue compagnie pendant mes deux semaines en Corse. Comme ça on se sent moins seule).

Vaincue: La vilaine grippe que m'a refilée Bruno, mais seulement apres mon retour.

Je vous donne ce mois-ci, en plus de la traditionnelle photo de Georges et moi, par pur narcissisme, une seconde photo de moi avec un fond montagnard et par fierte une image du "cirque de la solitude", moment mythique de cette randonnée. Un internaute a d'ailleurs intitulé ce chapitre de son site "descendre, c'est mourir un peu".

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