jeudi 29 avril 2010

En-tête-à-tête: autobus Montréal-Ottawa (la suite)


(suite de la semaine dernière)

"Si la fille est jolie, sympathique, d'agréable compagnie - c'est quoi le problème?", t'interrogeais-tu.

Je me pose parfois la même question. J'y croyais dans la vingtaine. Je m'en réjouis. J'ai fait le plein d'amis au masculin. Mais je constate que c'est un titre qui doit avoir été acquis à cette époque. Je n'en décernerai plus beaucoup à l'avenir.

Tu sembles pour ta part t'être converti depuis. Pour mon plus grand bonheur puisque tu es le meilleur confident qui soit. Ce serait une grave perte pour la gente féminine...

En plus, ton penchant naturel pour les actrices te permet d'accepter comme nul autre ma névrose et mon petit côté dramatique.

Tu sais tous de mes derniers drames bourgeois, de mes moindres mouvements de coeurs. Je me surprends toujours de t'apprendre quelque chose tellement il me semble improbable d'avoir oublié un détail dans mes récits toujours aussi pittoresques.

Peut-être ta nouvelle vie dépourvue d'internet et de téléphone saura me permettre de recouvrer une part de mystère ;)

Au plaisir de te revoir en personne, faute de moyens électroniques,

E

mardi 27 avril 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 21)


« L’amour est un châtiment. Nous sommes punis de n’avoir pas pu rester seuls. » «Vous autres poètes avez fait de l’amour une immense imposture : ce qui nous échoit semble toujours moins beau que ces rimes accolées comme deux bouches l’une sur l’autre. » (M.Y.)

Comme le dit le dicton, les gens heureux n'ont pas d'histoires. Le narrateur baille donc déjà devant la tâche qu’il s'apprête malgré lui à accomplir pour le bonheur de son personnage : raconter une histoire d'amour heureuse.

P., vous l'aurez compris, est un de ces hommes qui craignent l'erreur plus que la mort: ils stagnent, ils sabotent, ils agressivent-passivent. Conscient que de nos jours, le couple a autant d'avenir qu'une action en bourse, il cherchait avant d'investir une compagnie immunisée contre la faillite et qui lui inspirerait tellement confiance qu'elle lui ferait commettre la folie de se risquer.

Malheureusement pour P., les années passaient et son "blue chip" de l'amour ne s'était pas encore révélée dans sa vie. Ses cadres étaient toujours vides et aucune plante n'avait survécu.

Sa malchance avait comme compagne sa fatalité. Si vous vous étiez arrêté pour discuter de la chose avec lui un instant, vous auriez deviné qu'il hésitait entre deux modèles contradictoires qui semblaient s'offrir une lutte féroce. Dans un coin, les "Cristina", qui à l'image d'un lointain parent s'enfonçait dans le célibat dans leur recherche acharnée de la perfection. Dans le coin opposé, les "Vicky", incarnées notamment par une parente plus proche qui avait fait sa vie avec une personne très bien, mais sans beaucoup d'envergure. La quête d'idéale versus le compris acceptable. Deux options apparemment incompatibles avec la personnalité de P.

Sa mère s'était fait un ami avec qui elle voyageait beaucoup. Elle se faisait donc de plus en plus absente de leurs petits soupers du dimanche soir.

On ne s'apitoiera pas indéfiniment sur la solitude de P. qui multipliait néanmoins les conquêtes.

samedi 24 avril 2010

Carte postale de Paris: Boulogne


S,

Boulogne, je n'aurais ni crû y venir cette semaine, ni si souvent! En fait, c'est une réunion à l'OCDE qui m'y a d'abord amenée. Par ce froid tout parisien, nous avons dû marcher et nous perdre jusqu'à cet édifice du bord de la Seine - sur le quai du point du jour. (Le lieu peut sembler poétique comme ça - le nom est prometteur et la déception proportionnelle).

Puis les amis journalistes. Blaise et Olivier y vivent tous les deux. Patricia aussi semble-t-il. Je suis passée voir les enfants - Charlotte et son petit frère. On a pris l'apéro. Les enfants ont couru dans toutes les directions pendant quelques heures et ont fini par tomber de fatigue.

Boulogne, c'est la banlieue très parisienne. Il y a le théâtre le Top! Et plein de petits bistrots... Peut-être pas ton genre, toi qui aime être tellement central. Une autre chose que ton absence t'aura évitée.

E

jeudi 22 avril 2010

En-tête-à-tête : Autobus Montréal-Ottawa


Salut Carl,

Je t'écris de l'autobus qui me ramène à Ottawa. Tu n'auras pas le privilège d'un tête-à-tête gastronomique comme les autres invités spéciaux de mes chroniques en tête-à-tête. Je te réserve un endroit sans charme de surcroit. Mais l'injustice n'est qu'apparente: Il fait déjà nuit. Les passagers sont silencieux et mon voisin sans intérêt. Les prochaines heures nous appartiennent.

La dernière rencontre que j'ai faite avant de quitter Montréal m'a fait réfléchir à l'amitié homme-femme, concept auquel tu n'as jamais vraiment crû de toute façon. Voilà pourquoi tu fais un bon interlocuteur sur le sujet. J'ai besoin d'être confortée dans mon doute naissant.

Je me souviens encore ton incrédulité devant la capacité de notre ami commun à entretenir des relations de pure amitié platonique avec des personnes du sexe opposé.

"Mais si la fille est jolie, sympathique, d'agréable compagnie - c'est quoi le problème?", t'interrogeais-tu à chaque conversation sur le sujet.

(A suivre la semaine prochaine...)

mardi 20 avril 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 20)


4) Conzuella, la reine de beauté vénézuélienne - ou la relation avec une étrangère rencontrée en poste.

Toujours célibataire à 38 ans, P. accepta un poste de délégué commercial à Caracas. Lors d'une réception, sans même qu'il n'ait eu le temps de réagir, Conzuella entra dans sa vie.

Le narrateur, qui ne saurait expliquer l'intérêt que P. lui portait, ne tentera même pas de décrire la beauté sensuelle de Conzuella, son accent roucoulant avec lequel elle hypnotisait les hommes, ni les charmes mystérieux dont elle usa pour obtenir de P. une demande en mariage - qui selon la tradition locale rassembla plus de 400 convives, plongeant P. dans une situation financière digne du parti libéral et fut le festival de la robe de carnaval, les sud américains ayant souvent un goût plus marqué pour les paillettes et le brillant que leurs cousins nord-américains.

Au Venezuela, P. logeait dans une vaste villa du quartier le plus chic. Il portait le titre impressionnant de ministre-conseiller. Il fréquentait les soirées mondaines. Il comptait à son service une bonne et un jardinier, et il engageait au besoin un majordome ou un chauffeur. Ses primes généreuses leur permirent de voyager et de dépenser sans sourciller.

Au terme de son affectation de trois ans, ils furent contraints de rentrer au Canada. P. tel un prince qui se transforme en crapaud, repris son poste d'humble fonctionnaire. Ils louèrent un petit condo du centre-ville. Ne bénéficiant pas d'une place de stationnement, il prenait le matin l'autobus d'OC Transport, la carte d'identité au cou et la boîte à lunch à la main (il fallait bien maintenir un minimum de décence au niveau de vie de Conzuella). À l'occasion, son collègue Shaun, nommé directeur lors du dernier concours EX, les invitait pour un vin-fromage. Conzuella se fanait comme une fleur exotique transplantée dans la forêt boréale. Elle ne survécut pas à son premier hiver.

samedi 17 avril 2010

Carte postale de Paris: les ponts


S,

Etrangement, personne ne reste indifférent devant les ponts de Paris. Je me souviens de mon émerveillement lors de mon premier séjour, où pourtant la ville n'avait pas su charmer mon scepticisme adolescent, devant le pont Alexandre III que je dois maintenant traverser pour aller du centre culturel à l'ambassade. Ce sont les statuts dorées je soupçonne qui ont toujours eu leur effet sur moi.

Même la petite nièce de Marie-France ne finit pas de s'extasier que sa mère Alma ait un pont tout à elle.

Et il y a le fameux pont Mirabeau d'Apollinaire. "Sous le pont Mirabeau coule la Seine et nos amours. Faut-il qu'il m'en souvienne la joie venait toujours après la peine. Vienne la nuit sonne l'heure les jours s'en vont je demeure..."

Ce serait une belle marche non? Se promener sur les ponts de l'île de la Cité!

En rêvant de notre prochaine ballade,

E

jeudi 15 avril 2010

Georges et Eugénie découvrent le Botswana



Très chers amis,

Bienque notre coup de coeur en Afrique fût pour la Tanzanie, George et moi devons confesser un faible pour le Botswana - pays dont on parle peu et dont on ne connaît guère plus. Nous n'y avons passé que quelques jours, mais certainement les 24 heures les plus exotiques de notre traversée pan-africaine.

Le périple a commencé par la traversée en pirogue du Delta de l'Okavango, qui aura vu s'engloutir mon appareil photo. Assis au raz de l'eau, nous pouvions cueillir les fleurs de nénuphar. Sur les nombreuses îles que nous dépassons se délassent des girafes, des éléphants, des gazelles.

Une nuit de camping sauvage sur une île au coeur du delta est agrémentée du chant a cappella et des danses de nos gondoliers, une vingtaine d'hommes et de femmes. L'expérience est magique - bienque ce mot en soi ne me plaise guère.

Le lendemain, de retour de notre exil, nous allons à la rencontre d'un groupe de Bushman, une tribue particulière que je n'avais vue que dans le film "les Dieux sont tombés sur la tête" et qui dépasse la fiction. Leur physionomie est unique - des ventres longs, des derrières extrêments ronds au point où ils semblent porter des couches, une peau orangée et surtout cette façon de converser avec des bruits à la place des mots - des claquements de langues notamment. Ils nous expliquent leur mode de vie. L'utilisation qu'ils font des racines pour boire, se laver, se soigner et même stériliser les femmes!

Une journée qui nous a transporté George et moi non seulement dans un autre lieu, mais dans un autre temps.

Au plaisir, très chers amis, de vous entretenir davantage des mondanités exotiques qui animent nos vies.

Salutations distinguées,

George et Eugénie

mardi 13 avril 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 19)


3) Rosalie, l'amie d'amis avocate en droit civil ou la relation à distance - variante sérieuse.

Le bon parti - À la fois meilleure amie et amante; celle qui plaît aux amis, qu'adopte la mère, qui fait fantasmer le petit frère, qu'on promène fièrement à son bras. En quelques mots la Audi de la gente féminine - discrète, élégante, fiable, raffinée, aux courbes agréables.

Après une fréquentation de quelques mois idylliques, les contraintes de la distance commencèrent à se faire sentir. La vie de P. se polarise davantage entre des fins de semaines sacrifiées l'un à l'autre en marge du quotidien et son exil hebdomadaire. Dans la trentaine, les étapes se franchissent souvent rapidement et P. anticipa l’incontournable questionnement qu’il devrait affronter. Ottawa ou Montréal? La fille ou l'emploi? Son emploi ou mon emploi? Est-ce vraiment la bonne? Ces doutes ne sont-ils pas le signe que je me trompe? Et ainsi de suite jusqu'à ce que dans son esprit P. ait réussi une parfaite opération de sabotage.

samedi 10 avril 2010

Carte postale de Paris: Le Louvres


S,

Ce soir, je suis allée gaver mon vice à peine caché. Je sais que la chose t'aurait assomé d'ennui.

J'ai profité de la fin de la réunion en début d'après-midi pour me rendre au Louvres, qui fait des nocturnes le vendredi. Je me promettais d'y passer chaque minute à ma disposition. Le décalage horaire, la fatigue accumulée au cours de mes fins de semaines de garde comme porte-parole pendant la crise en Haïti et le poids de la déception professionnelle auront eu raison de moi.

Armée de mon audio-guide. J'ai religieusement suivi le parcours des peintures italiennes. C'est devenu pour une raison évidente ma spécialité. Mais j'écoutais d'une oreille attentive. Je ne crois pas avoir retenu grand chose... En fait, il me semble encore que les arts plastiques me soient innaccessibles. Il est rare qu'une oeuvre parvienne à passer le seuil de mon indifférence. Son histoire parfois me touche davantage que ses qualités esthétiques.

Cette fois-ci ce sont les oeuvres maladroites des primitifs italiens qui ont retenu mon attention parce qu'elles étaient mal réussies justement. Pouvoir apprécier la laideur d'une oeuvre, voilà qui m'a fait plaisir.

Puis au bout de trois heures, mon audio-guide est mort. J'ai voulu aller prendre une tartiflette avec un verre de Chardonnay au café qui donne sur la cour intérieur, mais il était fermé. Je suis passée par la boutique pour redonner du souffle à ma passion, mais je me suis vite rédigner à rentrer à l'hôtel.

Ce séjour à Paris ne m'aura pas rassasiée...

J'espère que de ton côté tes vacances dans les Caraïbes te permettent de refaire le plein,

E

jeudi 8 avril 2010

L'extase selon Victor Hugo


"L'extase" selon Victor Hugo. C'est le titre d'un de ses poèmes. Décidemment j'ai toujours eu de la difficulté à comprendre les Romantiques. Religieux et mystique sans être érotique comme Sainte-Thérèse. L'ennuie jusqu'à l'extase...

"J'étais seul près des flots, par une nuit d'étoiles.
Pas un nuage aux cieux, sur les mers pas de voiles.
Mes yeux plongeaient plus loin que le monde, le monde réel.
Et les bois, et les monts, et toute la nature,
Semblaient interroger dans un confus murmure
Les flots des mers, les flots des mers, les feux du ciel.

Et les étoiles d'or, légions infinies,
A voix haute, à voix basse, avec mille harmonies,
Disaient, en inclinant leurs couronnes de feu;
Et les flots bleus, que rien ne gouverne et n'arrête,
Disaient en recourbant l'écume de leur crête:
-- C'est le Seigneur, le seigneur Dieu!"

Un des doutes fondamentaux qui m'ont retenu d'embrasser la carrière de professeur de littérature à laquelle je me destinais en début de parcours fût notamment la conscience cuisante des limites de ma culture littéraire. Angoisse que j'exprimais par "je n'ai pas lu Notre-Dame de Victor Hugo"! Pour souligner l'ampleur de la lacune.

Par contre, dans mes années de baccalauréat, j'étais aussi connue pour ma citation "je m'appelle Hernani, c'est le plus beau des noms, c'est un nom de banni!". Ma façon de dire qu'Hugo aurait bien pu se passer d'écrire du théâtre.

mardi 6 avril 2010

Chronique dont vous êtes le héro: la vie selon P. (épisode 18)


2) Gabrielle, la publicitaire rencontrée lors d'un concert des Tympanics aux 3 minots ou la relation à distance - variante ludique.

Charismatique, c'est ce qui l'avait attiré; légèrement dévergondée, c'est ce qui l'avait charmé; elle riait volontiers et avait la réponse cinglante. On l'imaginera avec une tête de femme de caractère, soit à l'irlandaise, crinière ondulée rousse ou à la garçonne, cheveux courts et foncés. Pour mettre du piquant, on lui attribuera même un tatou et laisserons au lecteur le soin d'en choisir le lieu et la forme.

C'était le genre de femmes qui avaient beaucoup voyagé sans jamais s'attacher. Qui considérait que le moment présent est tout ce qui lui appartenait et par conséquent s'assurait de le vivre pleinement.

Ce scénario avait comme avantage d'assurer à notre personnage une grande liberté d'action assorti d'une charge limitée de contraintes, obligations et par le fait même remords ou culpabilités.

Comme toute chose dont la vertu principale est d'amuser, cette relation perdit progressivement de son intérêt sans faire de drame.

samedi 3 avril 2010

Carte postale de Paris: les invalides


S,

La réunion à laquelle je participe se tient au centre culturel canadien juste devant les Invalides. J'avais été impressionnée par ce monument lors de ma première visite de Paris. Je ne comprenais pas bien de quoi il s'agissait. Je ne suis pas certaine de mieux en saisir la nature, sinon que c'est la représentation du penchant militaire des Français. Ton père était dans l'armée. Peut-être est-ce une chose que tu saisis mieux que moi. Je t'imagine tellement peu fils de militaire. Tu n'as tellement rien d'obéissant, de soumis ou de discipliné. En même temps, tu n'as pas non plus le côté rebelle de ceux qui se révolte contre une enfance déçue.

Je voulais profiter de mon séjour dans cette zone pour visiter finalement les Invalides. Il semble que ce n'est pas dans mon karma. C'est que je n'ai au fond aucune affinité avec le monde de la défense. Ni de sympathie avec les Napoléons de ce monde avec leurs projets conquérants. La seule chose peut-être qui m'attendrisse ce sont leurs Waterloo!! J'aime la faille dans le Titanic, le talon chez Achille. J'aime les misères et les grandeurs, les tourments au sein de l'extase.

Tout ça pour te parler d'une visite qui n'a pas eu lieu bienque j'avais les Invalides qui me nargaient toute la semaine... Nous n'en avons jamais parlés. Je soupçonne que ce soit la même chose pour toi.

E

jeudi 1 avril 2010

Poisson d'avril


Je devrais avoir une section chroniques wikipedia puisque l'écriture de ce blog m'amène souvent à le consulter sur les sujets les plus divers. Honni par les professeurs d'université par ce que cité comme source de référence par plusieurs étudiants et dit-on nourrit par le gouvernement américain qui s'assure de diffuser ainsi un contenu qui lui convient (je ne crois pas m'intéresser souvent aux même sujet que le gouvernement américain alors les risques de manipulation sont limités), wikipédia nous apprend notamment qu'il est le 91e jour de l'année et qu'il en reste ensuite 274.

On y lit également que Justinien fut nommé empereur à cette date en 527 et que ce fut la fin du règne des Capétiens en 1328 au profit des Valois parce qu'on avait décidé de ne pas laisser la couronne aux femmes (soupirs! C'est arrivé un premier avril!)

En 1810, Napoléon épouse Marie-Louise d'Autriche (au Louvres il me semble - dans ce qui fait aujourd'hui partie de la section des arts italiens - ils en parlent dans l'audioguide. Comme quoi, après tout, il m'arrive de retenir quelque chose).

Fin de la guerre d'Espagne et début du régime franquiste en 1939. Bonne blague!

Dans les naissances, on note Edmond Rostand et Milan Kundera. Il y aurait un karma littéraire, ou alors c'est mon oeil qui choisit ainsi. Dans les décès, Eléonore d'Aquitaine et Max Ernst.

Et finalement, la fête religieuse du jour est la St-Hughes. Méthodique le wiki!