mardi 16 février 2010

Chronique dont vous êtes le héros: La vie selon P. (11)


« Tous nous serions transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes. » (M.Y)


Le narrateur a durement planché sur ce chapitre, pourtant crucial puisqu’il était au cœur de cette entreprise d’écriture. Il devait prouver à son personnage qu’il serait plus heureux s’il faisait le pari de l’instinct plutôt que de la raison. Comme le disait le poète anglais Frost: «Two roads diverged in a wood, And I took the one less traveled by, And that has made all the difference”




Le défi était de taille. Il fallait non seulement un salaire généreux, mais aussi une entreprise stable offrant certains bénéfices marginaux, une équipe stimulante, une dimension internationale, beaucoup d’interactions sociales et l’opportunité de mettre à profit la créativité de P.




Quelques jours s'écoulèrent encore sans faire de vagues. L'arrivée de l'été adoucissait légèrement la sensation d'impuissance qui s'emparait de lui. Jusqu'à cet appel inattendu, un mercredi matin




On peut s’imaginer qu’il s’agissait d’un poste de promotion commerciale à la ville de Montréal, mais le narrateur préfèrerait croire que ce fût au contraire la direction des ventes et des relations publiques d’une multinationale.




Selon cet étrange mode de recrutement des firmes montréalaises qui exigent l'entière disponibilité des candidats, on souhaitait le rencontrer dès le lendemain pour une entrevue et une série de tests écrits psychométriques dont seules les ressources humaines semblent comprendre la pertinence.




Les entretiens d’emplois s’apparentent souvent à des « blind dates ». On ne sait pas à quoi s'attendre pourtant l'imagination crée un amalgame entre l'expérience, les désirs et les pires craintes. On s'apprivoise. Puis c'est une question de chimie. On a plus de chance de marquer des points quand on a juste assez envie de décrocher l'emploi pour être spirituel sans être désespéré. Nos interlocuteurs nous plaisent ou non. Si on parvient à les faire rire, c'est dans la poche.

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