samedi 17 juillet 2010

Danae, Corrège


Je n'aime pas tellement la Danaë (1530-1532) que son histoire, ou plus précisément son contexte. Je visitais pour la première fois la Galleria Borghese de Rome. En écoutant mon guide, il me semblait que chacune avait été obtenue avec malice, brutalité et égoïsme par le cardinal Borghese qui abusait sans vergogne de sa toute puissance en Italie.

Le Caravage lui avait offert plusieurs de ses toiles pour obtenir une grace papale et pouvoir revenir en Italie (il mourra pendant son retour d'exil). Il fait exécuter des saisis, fait disparaître des toiles des églises pendant la nuit. Aucun scrupule ne semble le freiner dans sa course pour l'art.

Au terme de ma visite, je bouillais de haine pour ce personnage crapuleux. La dernière oeuvre qui s'offrait à moi, suspendue devant le lit à baldaquin du cardinal était cette Danaë.

Et là, elle y était, celle qui lui avait résisté toute sa vie, celle qui lui avait échappé. Et comme pour le narguer dans l'au-delà, s'exhibait maintenant avec toute son indécence devant son lit. La Danaë qui fut vendue, offerte mainte fois. Qui fut l'objet de nombreux propriétaires, qui voyageat dans les cours d'Europe, mais qui ne finit son long parcours qu'une centaine d'années après la mort du cardinal, achetée par ses descendants qui ignoraient tout des démarches désespérées de leur ancêtre.

Cette Danaë, c'est ma douce revanche.

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