samedi 2 janvier 2010
La vie est un Kilimanjaro: vers le sommet
Une fois l'expédition en branle, commence l'ascension pleine d'espoir et d'anticipation vers le sommet. En flanc de montagne, on ne le voit pourtant pas. Une semaine d'aventure et on ne l'apperçoit que dans la dernière heure.
A mesure que le temps passe et que l'on s'approche du but, on comprend que le succès ou l'échec de l'entreprise dépendent d'un ensemble de facteurs sur lesquels on n'a pas toujours beaucoup de pouvoir - et au fond, le sens même d'échec et de succès change avec le paysage de la montagne. De la forêt tropicale au désert alpin, on se retrouve de plus en plus exposé. La quête se fait humble.
1) Les capacités et les limites. Les longues journées de marche et les conditions difficiles mettent d'abord le corps à l'épreuve. Le randonneur s'éblouit et se désespère de la tyrannie de ce corps auquel il attribue initialement l'issue de son expédition.
2) Le caractère. Si le corps parcourt une grande partie de la distance, ce sont la persévérance et la volonté qui gravissent les derniers mètres.
3) La préparation. Etre outillé avec le matériel adéquat n'a peut-être pas d'impact sur la conclusion, mais change le présent tout au long de l'aventure.
4) L'entourage. La compagnie d'un sherpa expérimenté évite de se perdre en chemin. Certains conseils nous sauvent des détours inutiles, nous rassurent, nous donnent confiance et un peu de force pour nous transporter au moins quelques mètres.
5) L'environnement. La nature est actrice a part entière dans cette aventure: le climat et les intempéries s'en mêlent. La noirceur d'une nuit sans lune rend l'ascension vers le sommet plus dramatique. Une tempête de neige brouille les pistes. Une chute de grêle oblige à rebrousser chemin et à trouver refuge.
6) Les innatendus. Enfin, il y a aussi tout ce qui ne dépend que du hasard. Le mal de l'altitude s'abat sur le marcheur à quelques mètres du sommet et le terrasse, le jetant à genoux.
Au fond, vivre - c'est l'ascension d'une montagne. Ca demande beaucoup d'humilité. Mieux vaut ne pas se concentrer sur l'atteinte d'un sommet qu'on ne voit même pas pour profiter pleinement de l'aventure.
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