jeudi 25 mars 2010
En tête-à-tête: salon de thé du Ritz, Londres
Cher E,
Nous sommes au Ritz, dans un de ces salons de thé où tu ne m'aurais jamais accompagnée. Alors c'est fait. En étant avec toi cet après-midi, je t'y force enfin, bien des années plus tard. Je commande un thé et des scones - avec de la crème épaisse et de la confiture - tradition anglaise tellement civilisée s'il en est.
Je ne dormirai pas ce soir. Le thé anglais a toujours eu cet effet délirant sur moi. Je me souviens de nuits cauchemardesques à lutter contre des scénarios obsessifs prisonners de mon cerveau sous l'influence de cette drogue toute britannique.
C'est étrange de te retrouver à Londres. Nous y avions "cohabiter" après notre rupture - chacun à nos extremités de la ville - mais t'y savoir m'avait hantée. Je ne pouvais m'empêcher de t'espérer à chaque coin de rue. Je tentais le hasard en errant sans but.
La vue sur la ville est imprenable d'ici. Je l'aime sous tous ces angles. C'est un de ces amours de jeunesse qui ne s'est jamais démenti. Ils sont rares. Je sais les appréciés. Londres.
Cette Europe pleine de contradictions, où les conventions sociales les mieux établies côtoient harmonieusement avec une liberté de style déconcertante. Le dynamisme de New York et le charme de Paris. Voilà!
Tu ne seras pas d'accord. Tu as toujours préféré la France. Sur ce désaccord de plus, je te salue.
Prends bien soin de toi,
E xx
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