samedi 16 octobre 2010
A la hauteur de Grand Central Station, je me suis assise et j'ai pleuré (livre # 4)
"Je souris, mais je suis en extase, car pour moi il n'est d'autre réalité que celle de l'amour."
Je passe en trombe à la grande bibliothèque de Montréal trouver un peu de fraîcheur dans cette canicule de juillet et consulter ce livre pour le moins suprenant. Je n'ai qu'une heure avant de rejoindre un ami pour le déjeuner et je me plonge perplexe dans cette prose poétique à priori confuse. Il y sera question d'extase et d'amour. Un propos qui nous lie vous et moi, très chers lecteurs. Je parcours, pour ne pas dire j'engloutis, la moitié du texte de quelque cent pages avant de l'abandonner sur une table pour mon rendez-vous.
"Ce que tu crois être un chant de sirènes pour t'attirer vers un sort funeste, n'est que la voix de l'inévitable pour t'accueillir après une si longue attente. Je t'étais destinée. Des éternités se sont déroulées, des planètes se sont désintégrées et formées pour amener ces deux êtres ensemble."
Je le retouve à la même place après mon déjeuner, qui m'attend. En consultant la note biographique, je comprends mieux le sous-texte. La passion scandaleuse de l'auteure - originaire d'Ottawa - qui dans les années 1940 prend pour amant un homme marié avec lequel elle aura quatre enfants. Je recommence ma lecture avec lenteur cette fois-ci, maintenant que j'ai tout l'après-midi pour la savourer.
"Peut-être suis-je son avenir? Mais, alors, elle est son présent."
Un homme marié partagé entre deux amours. J'en ai rencontré un récemment, comme on croise un inconnu dans un train. Une femme, une amante, des maîtresses. Et moi comme témoin privilégié.
"C'est elle qui fait circuler mon sang, accomplir leur révolution aux étoiles, et revenir les saisons".
C'est, je crois, mon premier drogué de l'amour. L'enivrement et l'euphorie le tiennent au piège, prisonnier d'une passion qui n'est pas aveugle, mais au contraire spectateur presque impuissant du sabotage de sa vie. A chaque coup de coeur, c'est un Kamikaze qui plonge sur Pearl Harbour.
"Jupiter a aimé Leda, me dis-je, et rien désormais ne peut empêcher la guerre de Troie."
A la fin de son récit, une seule question : et l'amour dans tout ça?
"Je peux porter l'amour comme Saint-Christophe. C'est lourd, mais je peux le porter. Ce sont les roches de la suspicion qui me font trébucher."
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire