samedi 5 février 2011
Une Femme, Annie Ernaux (hors série)
"Il me semble maintenant que j'écris sur ma mère pour, à mon tour, la mettre au monde."
Stéphane m'a prêté deux livres. Et comme je ne lis que par recommendation, je me permets d'interrompre cette série pour celle d'un ami. Une femme d'Annie Ernaux. Il l'a choisi parce qu'il connaît les aléas de ma relation avec ma mère. Il m'avait déjà parlé de ce livre. Mais il me le remet aussi le soir où il apprend que je deviendrai mère. Un hasard. Recommender, prêter ou offrir un livre c'est aussi une façon de dialoguer.
Je le lis dans l'autobus qui me ramène à la maison. Annie Ernaux, je la connais surtout pour Passion simple. Son oeuvre couvre le champs des névroses féminines: la passion, le divorce, la mère, le père, l'avortement...
Il fait magnifiquement beau dehors, une des dernières journées d'été avec un air de fond légèrement frisquet qui annonce l'automne. Un peu comme moi. Je me sens magnifiquement bien avec un vague fond de tristesse. Un petit air froid qui me traverse le coeur.
Je poursuis ma lecture. De toutes les mères auxquelles je pense en ce moment, c'est la mère biologique de ma fille qui occupe surtout mon esprit en lisant. Parce qu'une mère sans sa fille reste une mère. C'est un événement dont on ne revient jamais. Les choses ne seront plus comme avant, ni pour elle, ni pour moi. Mais il lui faudra apprendre à vivre cette maternité sans enfant.
"Entre nous, la gentillesse, presque la timidité de ceux qui ne vivent plus ensemble."
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Et que dire de ce que l'enfant devra appendre à vivre?
RépondreEffacerLui, il est arrivé après, tributaire d'une situation x. N'est-ce pas le propre de la vie? Je ne crois pas qu'il faille consacrer trop de temps à ces réflexions. La vie est et c'est tout. Chaque jour est nouveau. C'est d'ailleurs ce qu'un jeune enfant nous apprends au quotidien.